La 15ème Foire internationale de Lomé est le lieu de rencontres, découvertes et aussi de surprises. Et au nombre des surprises, les automates de Brice Mihayé, trois gigantesques sculptures qui fascinent les visiteurs de la 15ème fête foraine.
A l’entrée de son stand (situé à l’étage du pavillon OTI, non loin du stand de l’Agence Savoir News), se trouve un guerrier (genre Tchaka Zoulou) tenant dans ses mains, des objets de protection qu’utilisent souvent les guerriers africains.
Sculpture animée, avec un regard profond, il tourne la tête de temps en temps. Au milieu, c’est un papillon posé sur une fleur dont il suce le nectar. Un peu plus au fond, se trouve un tirailleur sénégalais affublé d’une toque rouge, tenant un fusil et une lampe qu’il agite. Les visiteurs épatés, n’hésitent pas à prendre quelques photos devant cette exposition et poser des questions.
« Je suis très impressionnée par ce guerrier, il ressemble à un Zoulou, affublé de tous ces cauris. On voit bien que c’est un africain. J’ai fait une photo souvenir, car c’est beau et ça montre nos talents en herbe », a avoué Alice, une visiteuse.
« C’est de l’art, ça parle et ça transmets un message. Ce gars a de l’imagination et il le met si bien en action. Je n’avais jamais vu un automate animé. C’est de la créativité. Et je crois que ces sculptures doivent figurer dans les ambassades et autres représentations diplomatiques ou consulaires. Car, ça parle d’histoire… », a pour sa part déclaré Soké, un poète.
Premier sculpteur togolais d’automate, Brice Mihayé Kodowu a démarré depuis 2004, ce travail pour lequel il nourrit une passion remarquable à travers les œuvres qu’il expose.
« Au début les parents ne voulaient pas du tout entendre ni savoir que je fasse de l’art, mais au fur et à mesure que j’évolue et qu’ils voient mes créations, ils ont commencé à croire en moi et m’encourager. J’ai déjà participé à la Foire SIAO au Burkina Faso cette année, et je dois dire toute ma satisfaction de voir que les burkinabé ont beaucoup apprécié mes œuvres. Ils ont même présenté mes créations à la chaîne nationale et dans les journaux du Burkina Faso. J’ai eu droit à toute leur admiration », s’est-il réjoui.
« J’utilise des objets de récupération, de la ferraille de la sciure de bois, du copeau de bois et je mélange avec de la terre, des cauris, etc. Je m’inspire de mon environnement de façon générale et du quotidien des togolais. Les sculptures que j’expose ici mettent en exergue le courage de nos guerriers, la bravoure des tirailleurs sénégalais qui ont combattu aux côtés des français … ».
« Depuis que je suis à la foire, mon stand est rempli de visiteurs, et je vois l’engouement que mes œuvre suscitent. Depuis 2004, je n’ai jamais eu la chance de vendre mes œuvres. La foire permet aussi de détecter les talents et de profiter des opportunités. Donc suis à la Foire pour montrer mon talent au grand public. Et j’espère vivement qu’après cette Foire, mes œuvres auront acquis une certaine visibilité et je pourrai faire une exposition qui me permettra de les écouler facilement… ».
« La détermination vient de soi. Je suis déterminé, je travaille avec abnégation et le travail fini toujours par payer. Je dispose de dix œuvres du genre et de quatre autres inachevées. J’en ai détruites d’autres, faute d’espace. J’en ai également en miniature », a-t-il ajouté.
A travers le papillon, Brice met en garde les personnes frivoles, notamment la frivolité au foyer. Car elle est source de maladies et peut casser un foyer.
Car, a-t-il conseillé : « Un foyer où la fidélité règne, est un foyer de paix… La sculpture montre un papillon sur une fleur, et ce papillon suce le nectar de la fleur…vous savez que le papillon vole de fleur en fleur, en quête de nectar… ». FIN
Ambroisine MEMEDE