L’Association pour la Promotion de l’Enfant handicapé a organisé une journée porte ouverte pour valoriser les enfants malentendants scolariser de l’École des sourds et malentendants de l’École primaire publique de Kliguekondji le vendredi dernier à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé) sur le thème: « autonomiser les personnes handicapées et assurer la participation et l’égalité ».
Cette activité s’inscrit dans la cadre de la célébration en différé de la journée internationale des personnes handicapées le 3 décembre de chaque année.
L’objectif est de sensibiliser davantage les forces vives et les autorités de la préfecture de Kloto sur la problématique de la situation des enfants handicapés en général et sur celle des enfants en situation de handicap auditif.
Au cours de cette journée porte-ouverte, les enfants et élèves handicapés auditifs ont fait montre de leurs savoir-faire à travers diverses des prestations notamment de chansons, des récitations de versets bibliques, des déclamations de poèmes et des danses chorégraphiques.
Cette journée porte-ouverte a été une occasion pour le directeur de l’école des sourds et malentendants et président national Woédémé Komi de l’APEM, de présenter au public les actions déjà menées en faveur d’une amélioration des conditions de vie des enfants malentendants et sourds. Il s’agit de l’éducation scolaire inclusive, de la sensibilisation et du dépistage précoce de la population sur les causes, signes et mesures de prévention en surdité, la formation des enseignants et parents en langue de signes, la formation professionnelle des jeunes sourds et malentendants et des mesures pour assurer leur autonomisation.
Au niveau de l’éducation scolaire, un bâtiment scolaire de trois classes, une direction et une cuisine pour une éventuelle cantine scolaire ont été construits. Cette école compte aujourd’hui 41 enfants sourds au primaire, 4 au CEG.
Parmi les 41 élèves, 30 qui vivent dans les préfectures voisines, sont déplacés chaque jour en taxi motos.
A propos de la sensibilisation, a souligné le directeur l’école des sourds et malentendants, l’APEM a entretenu au cours de l’année 2017-2018, 1989 élèves sur les causes, les signes et mesures de prévention en surdité. Des élèves qui ont été dépistés gratuitement, 1425 enfants ayant des problèmes d’audition ont été référés au Centre Hospitalier Préfectoral de Kpalimé pour une prise en charge médicale à une remise de 50% selon les clauses de partenariat entre le CHP et APEM-Togo. Trente parents, dix enseignants et un conseiller pédagogique ont été également formés en langue de signes.
Grâce au partenariat avec l’ong AGERTO en 2016, ajouté M. Woedeme, deux filles sourdes reçoivent une formation professionnelle en couture afin d’assurer leur autonomie. Tous ces projets ont été financés, grâce aux associations partenaires ASET des Pays Bas, CAST du Togo, EFWA de l’Autriche et de Togo Hilfe E.V d’Allemagne.
Malgré cet engagement de l’APEM indiqué le président, beaucoup de défis restent à relever. Il s’agit dit-il des difficultés relatives au déplacement, à la nourriture et à l’hébergement des élèves sourds et malentendants de l’école qui vivent très éloignés de l’École. Aussi lance-t-il un appel aux bonnes volontés afin de les aider à surmonter ces difficultés en mettant à leur disposition des moyens pour assurer le déplacement, la nourriture et l’hébergement des enfants sourds et malentendants.
Le directeur de l’école des sourds et malentendants Woédémé Komi a saisi cette occasion pour remercier les autorités du pays, notamment le chef de l’Etat, qui ne ménage aucun effort pour la promotion des personnes handicapées. Il a exprimé sa gratitude à tous ceux qui œuvrent au quotidien à leurs côtés pour l’épanouissement des enfants sourds et malentendants.
Cette présentation a été suivi d’un débat au cours duquel, les participants ont échangé sur le thème de l’année « autonomiser les personnes handicapées et assurer la participation et l’égalité ».
A l’occasion, ceux-ci ont fait des propositions et des orientations à donner à la lutte qu’ils mènent au profit des enfants sourds et malentendants.
La coordinatrice régionale de l’APEM, Mme Koussawo Dédé, a de son côté aussi convié les communautés, à promouvoir leurs enfants handicapés au sein même des cellules familiales afin de permettre à ces derniers de se mettre en confiance pour libérer leurs potentiels et valoriser leurs talents. Elle les a invités également à abandonner les pratiques traditionnelles et les pesanteurs socioculturelles qui ont un impact négatif sur la vie des personnes handicapées. « Ces personnes handicapées dit-elle, doivent avoir les mêmes droits, avantages, privilèges, services et respects comme tout le monde ».
Mme Koussawo a demandé aux enfants sourds et malentendants à surmonter courageusement leur mal et à embrasser la vie avec optimisme, ne pas se laisser influencer par les intimidations et les discriminations.
Le point focal FETAPH Kloto Ocloo Paul a salué les efforts qui se font dans cette école et rassuré les enfants sourds et malentendants des mesures qui entend soumettre à sa hiérarchie pour toutes fins utiles. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE