« Les propos et déclarations de Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson sont profondément regrettables et condamnables et le gouvernement ne peut tolérer cette logique d’affrontement et de violences à l’endroit d’autres citoyens et des forces de l’ordre », a martelé ce jeudi sur Rfi, Gilbert Bawara (ministre de la fonction publique et point focal du gouvernement au dialogue).
Mme Adjamagbo-Johnson (coordinatrice de la coalition de l’opposition) est en train de « fourvoyer et de conduire » ce regroupement de 14 partis politiques de l’opposition « tout droit dans une voie sans issue et dans une impasse, par des déclarations incendiaires et des postures de blocage », a-t-il estimé.
« Je voudrais vraiment condamner ses propos. Les togolais n’accepteront pas de détruire et de bloquer leur propre pays en sachant que les conséquences que cela pourraient entraîner pour l’ensemble de la communauté nationale », a souligné M.Bawara.
Ces derniers jours, Mme Adjamagbo-Johnson, a plusieurs fois affirmé que la coalition fera en sorte que les législatives n’aient pas lieu « par tous moyens ».
« Nous utiliserons les moyens en notre possession pour faire en sorte que la campagne électorale n’ait pas lieu et que le processus électoral soit arrêté », avait-t-elle déclaré mercredi sur Rfi.
La coalition de l’opposition n’a pas présenté de listes pour les législatives du 20 décembre, dénonçant des « irrégularités » dans l’organisation. Elle exige son « arrêt immédiat » et la reprise de toutes les activités menées par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Pas de report du scrutin
A en croire M.Bawara, pas question de reporter ce scrutin, la campagne électorale ayant démarré. La campagne électorale a démarré mardi dernier et prendra fin le 18 décembre.
« Le processus électoral ira à son terme avec la tenue du scrutin le 20 décembre 2018, conformément aux décisions des chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao », a-t-il précisé.
« Les deux facilitateurs sont témoins de tous les efforts qui ont été déployés par le gouvernement et sa majorité, mais ils ont été également témoins des rejets systématiques de la part de la coalition de tout ce qui a été fait pour les amener à rejoindre la Céni et à rejoindre le processus électoral et à participer aux élections ».
« La non participation d’une partie de l’opposition incarnée par la coalition des 14 partis, procède d’un choix libre de leur part de ne pas participer alors que les facilitateurs, le comité de suivi et le gouvernement togolais se sont investis pour garantir un processus inclusif et équitable », a indiqué le ministre.
Et les réformes ? Le texte élaboré par la majorité en commission des lois limite le mandat présidentiel à deux mandats?
« Actuellement, la majorité parlementaire est parvenue en commission des lois à adopter un projet de réforme constitutionnelle qui va au-delà des revendications de l’opposition notamment en ce qui concerne la limitation à deux du mandat présidentiel, a répondu M.Bawara.
Et avec effet rétroactif ? « Ce sont des débats qui n’ont pas lieu d’être », a lancé le ministre.
Donc avec les réformes que vous proposez, il y aura limitation à deux mandats, mais le président Faure Gnassingbé pourra se représenter deux fois en 2020 et en 2025 ?
La réponse du ministre : « Je crois que les facilitateurs et les chefs d’État de la Cédéao avaient le souci de faire en sorte que chaque parti politique conserve sa liberté et son droit de désigner ses candidats à tous les scrutins y compris l’élection présidentielle. Donc le moment venu, le parti UNIR se réunira et décidera librement qui sera son candidat à l’élection présidentielle ».
Précisons qu’au total 850 candidats issus de 130 listes de 12 partis politiques et d’indépendants participent à ces législatives. La coalition a annoncé mercredi, une série de manifestations, interdites par le ministre de l’administre territoriale. FIN
Junior AUREL