La première escale de l’étape du Togo de la deuxième édition de la caravane ouest-africaine sur l’agro écologie et la souveraineté alimentaire a été accueillie les 23 et 24 novembre à Kpalimé, localité située à environ 120 km au nord de Lomé, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News ;
Organisée par la plateforme du Togo en lien avec la commission de coordination de la Convergence Globale des Luttes pour la Terre et l’Eau de l’Afrique de l’Ouest, en collaboration avec le Centre d’Action pour le Développement Rural (CADR) et le Centre de Formation Agricole et de Production Ecologique du Togo de Kpalimé, cette caravane véhicule un thème portant sur la lutte commune en faveur des droits à la terre et à l’eau et à l’agro écologie paysanne.
Ils sont des centaines de caravaniers de la Mauritanie, du Sénégal, de la Guinée, de la Guinée Bissau, de la Gambie, de la Sierra Léone, du Mali à fouler le sol du Togo en provenance du Ghana voisin par la porte d’entrée de la frontière entre le Togo et le Ghana au niveau de Kpadapé dans le Kloto. Ils avaient tous un seul objectif.
Contribuer à une transformation sociale en Afrique de l’Ouest par l’amélioration des politiques et textes législatifs en cours de ratification, d’élaboration ou de révision sur le foncier, l’eau, les semences paysannes, le pastoralisme, la pêche, dans l’espace CEDEAO pour défendre les droits des habitants de cette communauté pour une souveraineté alimentaire par la promotion de l’agro écologie paysanne qui s’appuie sur les droits humains et les droits à l’alimentation.
Il s’agit de sensibiliser les populations de cette communauté sur la nécessité de lutter pour que la terre, l’eau et les semences paysannes demeurent des biens communs accessibles à tous et les informer sur les enjeux y afférents ; de renforcer la synergie d’actions des organisations et mouvements au niveau de chaque pays à travers les plateformes nationales dans le cadre de la dynamique régionale ; d’améliorer l’implication des femmes et des jeunes dans la gouvernance foncière locale pour leur garantir un accès sécurisé au foncier ;
Il est question de soutenir les défenseurs des droits humains et des biens communs qui sont souvent criminalisés, harcelés voir tués ; de poursuivre la mobilisation contre les Accords de Partenariat Economique (APE).
A Kpalimé, les caravaniers ont suivi des conférences publiques sur l’agro écologie, la souveraineté alimentaire et la panier Bio Kpalimé, des partages d’expériences et des témoignages. Ils ont remis également au représentant du clergé du diocèse de Kpalimé et au représentant du préfet de Kloto le Livret vert de la Convergence pour une prise en compte effective des préoccupations des peuples africains, notamment du monde rural dans les politiques et processus de décision et de faire reconnaitre la Convergence comme un interlocuteur dans les instances de décisions et de processus politiques en Afrique de l’Ouest.
Ce livret vert de la convergence est un document de plaidoyer pour l’amélioration et le respect des politiques et des textes législatifs sur le foncier, l’eau et les semences paysannes. Il contient des recommandations et revendications des organisations paysannes et de producteurs en Afrique de l’ouest et promeut la bonne gouvernance des ressources naturelles.
Plusieurs personnalités, notamment, le porte-parole de la Convergence globale de lutte pour la Terre et l’Eau Massa Koné, le point focal national de la Convergence Aziamanyo Toussaint, le représentant de la Plateforme de la Convergence Gnassingbé Sondou Assimanou se sont succédé pour relever l’impact de l’utilisation des produits chimiques sur l’environnement et sur le corps humain.
Ils ont invité les autorités locales et les communautés paysannes à promouvoir l’agro écologie paysanne et l’agriculture familiale par l’utilisation des techniques traditionnelles culturales, les semences traditionnelles. Ils les ont également conviées à mettre l’accent sur la souveraineté alimentaire dans les politiques et projets agricoles ;
La caravane est un cadre de mobilisation populaire des mouvements sociaux en Afrique de l’ouest, qui vise à influencer les décideurs pour une législation foncière, semencière et plus largement autour des ressources naturelles, bénéfiques pour les peuples et non pour les élites et les investisseurs privés. Elle fait suite à l’élaboration d’un document cadre sur le foncier par l’Union africaine qui doit être décliné en directives contraignantes par la CEDEAO et pour les semences par l’UEMOA.
Organisée tous les deux ans, elle mobilise les communautés à la base, mouvements sociaux y compris les organisations paysannes de la plupart des pays de l’Afrique de l’ouest. C’est espace de dialogue ouvert, où chaque participant doit contribuer à la réussite à travers un investissement personnel et collectif. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE