Un forum de haut niveau sur le développement des zones de transformation industrielle à travers les partenariats public-privé (PPP), s’est ouvert ce jeudi à Lomé, rencontre initiée par le Centre autonome d’études et de renforcement des capacités pour le développement au Togo (CADERDT), a constaté une journaliste de Savoir News.
Les travaux ont été ouverts par Essohanam Edzeou, directeur de cabinet du ministère de la planification du développement. Cette rencontre qui a obtenu l’appui de l’État togolais, du groupe de la BAD et des sponsors et partenaires, est l’occasion de mieux cerner les attentes du secteur privé pour une mobilisation de leurs investissements dans le développement des agro-industries au Togo.
Environ 200 participants notamment des acteurs du secteur privé national, du secteur public national, du secteur privé sous-régional et international, des banques et institutions de développement et autres institutions financières, sont présents à ce forum.
Des représentants d’institutions de promotion des investissements, des personnes ressources en matière de PPP et investissements privés, des partenaires techniques et financiers, ainsi que des acteurs du monde de la recherche prennent également part aux débats.
L’objectif du forum est de permettre d’un coté de comprendre quel est l’environnement institutionnel, le cadre juridique nécessaire pour un meilleur partenariat public privé mais également de mieux savoir dans quel mesure le secteur privé peut-être accompagné dans l’agro-industrie, accompagnement de l’état mais également des intuitions financières et de développement
« Ce forum a été initié pour échanger non seulement sur les partenariats public-privé, mais aussi sur l’agro-industrie, parce qu’aujourd’hui le gouvernement met assez l’accent sur le développement d’une agriculture moderne qui passe par le développement de l’agro-industrie. Beaucoup d’investissements ne peuvent se faire par les seules ressources de l’État, raison pour laquelle le secteur privé a été appelé pour conjuguer ses efforts et ses ressources avec le secteur public pour investir et développer le secteur agro-industriel », a déclaré la directrice du CADERDT.
Ces assises vont aussi permettre de définir les approches et meilleures pratiques, afin de fournir aux acteurs du secteur privé, une bonne connaissance des atouts et des opportunités d’investissements dans le secteur agro-industriel et les pôles de compétitivité au Togo.
« Le secteur privé est engagé dans un processus de partenariat public-privé pour donner corps et matérialiser l’acte 2 du programme national de développement. Il s’agit à ce forum de haut niveau, de saisir les opportunités qui vont nous être présentées, des opportunités qui vont amener le secteur privé à découvrir les atouts qui existent dans la transformation agricole, tout ce qui est manufacturière et tout ce qui est développement d’industries minières. Lorsque les différents atouts et potentiels auront été présentés, il s’agira de voir avec les institutions bancaires et le secteur privé, comment pouvoir matérialiser ceci en saisissant des opportunités et en rentrant dans la phase active de la commercialisation de ces différents produits », a précisé Thierry Awesso (directeur général de Nioto).
Il sera aussi question au cours des échanges, du partage d’expériences pertinentes de certains pays comme le Rwanda en matière de mise en œuvre des partenariats public-privé dans le secteur agro-industriel.
« Le problème majeur du petit producteur en Afrique, c’est l’accès aux intrants modernes et l’accès aux infrastructures pour écouler plus facilement les productions. Quand des investisseurs de référence entrent dans une filière pour faciliter l’accès au marché, pour les petits fermiers, cela ouvre des opportunités et des perspectives. Et le plus important, c’est la présence d’une agence de régulation de l’État qui encadre le dialogue entre les différentes parties prenantes dans une chaîne de valeur pour s’assurer que les revenus créés dans une chaîne de valeur sont équitablement distribués entre les différentes parties prenantes. C’est essentiel. Il faut s’assurer que ces agences sont mises en place et fonctionnent très bien », a indiqué M. François Kanimba (ancien ministre du commerce et de l’industrie du Rwanda).
« Le coût de la corruption est un frein majeur au développement des entreprises privés, parce que quand il faut intégrer le coût de la corruption dans le coût total des investissements, parfois cela devient un non compétitif et les gens préfèrent se retenir ou aller ailleurs. Raison pour laquelle la lutte contre la corruption au Rwanda pendant les 20 dernières années a été vraiment le cheval de bataille qui explique en partie les progrès et réussites observés au Rwanda en matière d’attraits des investissements privés. C’est quelque chose qui va au-delà du discours », a-t-il ajouté.
Durant ces deux jours, plusieurs thèmes seront abordés: « Mobilisation du secteur privé pour la transformation structurelle de l’agriculture en Afrique », « Partenariats public-privé et développement du secteur agro-industriel au Togo », « Leçons tirées de la mise en œuvre des partenariats public-privé dans le secteur agro-industriel dans les pays en développement »…
Il est également prévu des panels autour des attentes du secteur privé pour le financement des agropoles et parcs industriels au Togo, ainsi que des carrefours de discussions sur l’Agence de promotion et de développement des agropoles au Togo (APRODAT), le Mécanisme incitatif de financement agricole (MIFA), la Cellule climat des affaires (CCA) et la BAD.
Notons que ce forum fait suite à une étude sur la contribution des PPP au développement du secteur agricole au Togo, initiée par le CADERDT.
Le document présente l’état des lieux du secteur agricole, les différents enjeux et les opportunités des PPP pour le secteur. FIN
Chrystelle MENSAH
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