« L’Union européenne et ses partenaires du Groupe des 5 appuient sans réserves les efforts de facilitation de la Cédéao », a martelé ce mardi Mme Cristina Martins Barreira (l’Ambassadeur de l’Union européenne) lors de la 19ème session du Dialogue politique Togo-UE.
« De même, nous avons toujours encouragé l’ensemble des acteurs togolais à privilégier le dialogue et le compromis pour une sortie de crise durable », a-t-elle souligné, selon un communiqué rendu public à l’issue des travaux.
« Ceci dit », a poursuivi la haute responsable européenne, « un test incontournable pour la vitalité de toute démocratie réside dans la tenue des élections régulières, transparentes et crédibles ».
Mme Cristina Martins Barreira était entourée de ses homologues allemand, autrichien, espagnol, français, italien, néerlandais ainsi que du Chef de mission adjoint de l’Ambassade du Danemark. Certains de ces représentants européens ont fait le déplacement depuis leurs ambassades basées à Accra ou à Abuja.
Du côté du gouvernement togolais, outre Prof. Robert Dussey (ministre des affaires étrangères), ont pris part aux travaux, MM. Gilbert Bawara (ministre de la fonction publique) et Payadowa Boukpessi (ministre de l’administration territoriale), ainsi que Kossi Assimaidou (ministre de la planification du développement).
Le dialogue politique Togo/UE s’inscrit dans le cadre du Partenariat entre les deux parties, conformément à l’accord de Cotonou. Ainsi, des sessions de dialogue politique sont organisées régulièrement où des sujets d’intérêt commun à caractère national, régional ou international sont passés en revue. Ces sessions de dialogue permettent de définir des lignes d’action conjointes à court terme en faveur de la paix et de la stabilité internationales, du respect des Droits de l’homme, de la démocratie et du développement inclusif.
La 19ème session du dialogue Togo/UE (Union européenne) tenue ce mardi à Lomé, s’est penchée sur la situation politique au Togo et sur les principaux développements au sein de l’Union européenne. Concernant la situation politique, les deux parties ont largement abordé le processus électoral en cours, en vue des élections législatives prévues le 20 décembre par la feuille de route de la Cédéao.
La coalition des 14 partis politiques de l’opposition (principale coalition de l’opposition) boude ce scrutin, dénonçant des « irrégularités » dans l’organisation. Elle exige l’arrêt du processus électoral et la recomposition du bureau de la Commission électoral nationale indépendante et la reprise de toutes les activités menées par cette structure chargée d’organiser et de superviser ce scrutin. Par ailleurs, la coalition accuse la Cédéao de soutenir le pouvoir en place.
« Si la Cédéao pense qu’elle peut régler la crise togolaise par des élections législatives, il lui faut prendre toutes les dispositions pour que ces élections soient les plus acceptables possibles, transparentes, équitables et démocrates », avait déclaré samedi Jean Pierre Fabre (chef de file de l’opposition), lors d’une manifestation de rue organisée par la coalition.
Le gouvernement de son côté, a dénoncé ces derniers jours, la « mauvaise foi » des leaders de ce regroupement.
Toujours au cours du dialogue UE/Togo, les deux parties ont également évoqué les négociations en cours en vue d’un nouvel accord entre les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), d’une part, et l’Union européenne, d’autre part.
« Le Togo joue un rôle central dans ce processus à travers son chef de la diplomatie qui a été désigné par ses pairs des ACP pour conduire ces négociations. Il a été également question du Plan européen d’investissement (côté européen) ainsi que du Plan National de Développement adopté par le Togo pour la période 2018-2022 », souligne le communiqué (ayant sanctionné les discussions de ce mardi).
Les deux parties se sont accordées pour organiser au deuxième trimestre 2019 un Forum des Affaires Togo-UE qui sera l’occasion de présenter à de nombreux investisseurs européens les opportunités d’investissement dans le cadre du PND, ainsi que les opportunités de financement de l’UE et des Etats membres pour l’appui à l’investissement privé.
Le Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et de l’Intégration africaine a remercié « au nom du gouvernement, l’Union européenne pour sa présence aux côtés du peuple togolais ».
Une présence qui, selon le Prof. Dussey, « permet souvent de régler non seulement des problèmes socioéconomiques, mais aussi politiques ». FIN
Junior AUREL