Les trois jours accordés exceptionnellement par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) sur demande des facilitateurs dans la crise qui secoue le Togo pour l’inscription sur les listes électorales, constituent un « acquis d’étape qu’il faut saisir », a estimé Me Mouhamed Tchassona Traoré.
La réaction du président national du Mouvement citoyen pour la démocratie et le développement (MCD) est totalement contraire à celle de la coalition de l’opposition dont il est membre. Ce regroupement de 14 partis politiques de l’opposition a appelé une nouvelle fois, la population à boycotter cette opération.
Or le Groupe des cinq a invité mardi la coalition à « saisir cette opportunité » qui lui est offerte, afin de faire enrôler ses partisans « pour des élections régulières, transparentes et crédibles au Togo ».
Dans un communiqué commun rendu public, les ambassades d’Allemagne, des États-Unis d’Amérique, de France, la coordination du Système des Nations Unies et la Délégation de l’Union Européenne au Togo ont salué « la poursuite des efforts de la Cédéao à travers les récentes consultations entre le co-facilitateur, le président Alpha Condé, et les parties togolaises » et souligné « la nécessité de préserver un climat de paix et d’éviter toute forme de violence ».
« La communauté internationale nous demande de saisir les trois jours supplémentaires pour le recensement. C’est un acquis d’étape, qu’il faut saisir. Nous devons saisir cette main tendue, cet accompagnement de la communauté internationale », a déclaré sur radio Victoire Fm Me Mouhamed Tchassona Traoré.
« Nous demandons à ceux qui sentent le besoin d’aller s’inscrire, de le faire. Ils ne perdront rien à le faire », a-t-il lancé.
« Je mesure la portée de cet appel que je lance à la population et je l’assume », a-t-il martelé, avant de poursuivre: « Quand on fait de la politique, il faut mesurer l’ensemble des décisions qu’on prend à l’aune des conséquences que cela peut produire ».
Selon lui, le recensement électoral « n’a rien à voir avec les revendications de la coalition qui restent entières ». « Nous avons beaucoup de choses à reprocher à ce régime qui nous fait souffrir depuis plus de 50 ans. Mais, on ne peut pas jeter l’enfant et l’eau de bain. Il faut saisir les avancées, tout en réclamant d’autres », a ajouté Me Mouhamed Tchassona Traoré.
Rappelons que les élections législatives sont prévues le 20 décembre, conformément à la feuille de route de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao).
La coalition de l’opposition avait déjà boycotté la grande étape du recensement électorale qui a pris fin le 25 octobre. Elle exige notamment la recomposition du bureau de la commission électorale et de tous ses démembrements, ainsi que la reprise de toutes les activités déjà menées par l’Institution. La coalition demande également l’arrêt du processus électoral. FIN
Junior AUREL