Tikpi Atchadam, président du Parti National Panafricain (PNP), a accusé le pouvoir en place de violer la feuille de route de la Cédéao, et a invité l’organisation sous-régionale à « prendre ses responsabilités ».
La sortie du leader du PNP sur les réseaux sociaux à travers un vocal, intervient au lendemain d’une série de décisions prises par le gouvernement et la Commission électorale nationale indépendante (Céni), ainsi que la publication du communiqué des facilitateurs dans la crise qui secoue le Togo.
Deux actes importants posés par le gouvernement: la convocation du corps électoral pour le 20 décembre prochain, conformément à la feuille de route de la Cédéao et l’adoption vendredi dernier en Conseil des ministres, du projet de loi portant réformes constitutionnelles, texte qui sera bientôt soumis aux députés.
Trois articles ont été modifiés conformément aux directives des chefs d’État de la Cédéao. Il s’agit des articles 59, 60 et 100 qui sont concernés par cette modification de la constitution togolaise adoptée en 1992 et portent sur l’élection du président de la République, le mode de scrutin et la composition de la Cour constitutionnelle. Ainsi, le nouvel article 59 fixe le mandat du Président de la République à 5 ans renouvelable une seule fois.
L’article 60 nouveau, quant à lui, prévoit l’élection du Président de la République au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Enfin, l’article 100 nouveau, limite le mandat des membres de la Cour Constitutionnelle à 6 ans renouvelable une seule fois.
Par ailleurs, les facilitateurs de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont plaidé pour une « prorogation exceptionnelle » des inscriptions sur les listes électorales pour une période « maximum de 3 jours », demande acceptée par la Céni qui a annoncé une « prorogation exceptionnelle » 16 au 18 novembre) pour le recensement électoral.
Dans son vocal, Tikpi Atchadam invite la Cédéao à « prendre ses responsabilités en tant qu’une organisation soucieuse de stabilité, de démocratie et de prospérité pour l’ensemble de la sous-région ».
« Tout acte posé en dehors du cadrage de la feuille de route est nul de nullité absolue »
« Pour nous, tout acte posé ou toute procédure engagée en dehors du cadrage de la feuille de route est en fraude à celle-ci et donc nul de nullité absolue. Afin de remettre les pendules à l’heure, il suffit à la Cédéao de contraindre la partie qui s’oppose à la mise en œuvre de la feuille de route. La balle est dans le camp de la Cédéao », a martelé le président du PNP.
« Aujourd’hui, nous pouvons pour notre part dire: nous avons accepté la feuille de route de la Cédéao, nous avons respecté nos engagements par notre attitude respectueuse du contenu de la feuille de route et des Chefs d’État de la Cédéao. Les marches que nous organisons dans le cadre de cette lutte de libération, doivent être justifiées de façon imparable, non pas aux yeux de la dictature que nous combattons, mais aux yeux de l’opinion nationale et internationale. Au cours de cette lutte, tout le monde entier nous observe, nous devons – tout en restant ferme sur nos positions – faire le maximum possible d’effort pour rester cohérent et logique. Tout le monde constate aujourd’hui et sans surprise — pour ceux qui connaissent le régime en place au Togo — que le pouvoir s’oppose ouvertement à la mise en œuvre de le feuille de route de la Cédéao, feuille de route acceptée et respectée par l’opposition », souligne M.Atchadam qui vit hors du territoire national.
Selon ce dernier, « le pouvoir, de façon manifeste, pose des actes en dehors et contre la feuille de route ».
Les derniers événements concernant la convocation du corps électoral pour les élections législatives fixées au 20 décembre (…), « constituent un affront à la Cédéao et une provocation vis-à-vis du peuple togolais », a-t-il précisé.
Pour M.Atchadam, la réussite des « marches gigantesques avec ou sans les villes assiégées » est désormais un « défi ».
Rappelons que la coalition des 14 partis politiques de l’opposition dont le PNP, a appelé à une marche le 17 novembre à Lomé. FIN
Edem Etonam EKUE