Les jeunes élèves de la préfecture de Kloto (plus particulièrement les jeunes filles) sont appelés à prendre connaissance de leurs potentiels, en s’affirmant et en s’engageant activement au sein de leurs communautés et dans la société, appel des autorités locales lors du lancement des activités inscrites au programme de la célébration de la septième édition de la semaine de la jeune fille, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.
Démarrée jeudi pour prendre fin samedi à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), cette semaine de la jeune fille est axée sur le thème : « Jeune fille, actrice de son destin ».
Initiée par le Groupe de réflexion et d’Action Femmes, Démocratie et Développement (GF2D), cette campagne qui a reçu l’appui du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), entend donc mobiliser ces différents acteurs autour des questions qui minent le développement de la jeune fille et d’avoir leur adhésion à cet effet.
Il s’agit donc d’outiller les jeunes, surtout les filles, à rompre avec les pratiques et normes discriminatoires les empêchant de jouir pleinement de leur droit, de renforcer la capacité des jeunes pour qu’ils soient des acteurs de leur destin et du changement dans leur communauté et société et enfin d’accroître leur leadership et leur engagement.
Pendant trois jours, il est prévu plusieurs activités suivantes dont une conférence sur l’éducation sexuelle de la jeune fille et la problématique des grossesses précoces.
Cette conférence présentée en quatre sous-thèmes porte sur l’éducation sexuelle dans la prévention aux abus et violences sexuelles, les obstacles à l’évolution de la jeune fille, l’éducation, meilleure voix de l’autonomisation, les grossesses précoces et leur prévention.
Cette activité permettra aux participants d’être mieux informés sur leur santé sexuelle et reproductive, les comportements responsables à adopter en vue d’éviter les IST/VIH/SIDA, les grossesses précoces.
Ils seront aussi informés sur la nécessité d’une fréquentation des centres de santé et l’accessibilité de ces services.
Cette campagne sera aussi marquée par une visite d’entreprise et un partage d’expériences entre des femmes et les jeunes filles leaders.
Le but étant de susciter chez les jeunes filles la volonté et leur engagement à poursuivre leurs études et de devenir des leaders engagés dans la vie active. Il s’agira entre autres de les mettre en contact avec les aînées qui les entretiendront sur leurs parcours et réussites dans les différents domaines, les difficultés rencontrées, leurs sources de motivation.
Il y aura aussi une table ronde entre les jeunes sur les orientations académiques et professionnelles dont le but est de partager avec les jeunes, les difficultés liées au choix de l’orientation académique et à l’entrée sur le marché de l’emploi par les femmes, les métiers porteurs, les opportunités d’entrepreneuriat, l’adaptation aux TICS et numériques ainsi que la possibilité pour les jeunes filles de s’investir dans les études scientifiques.
Les opportunités de formation et d’emplois seront également développées au cours de cette séance.
Il y aura aussi un concours d’art oratoire sur les jeunes et les réseaux sociaux et l’éducation, meilleure voie de l’autonomisation. Ce concours permettra d’amener les jeunes filles à vaincre la timidité, la peur d’intervenir en public et à s’affirmer et une conférence-débat sur le code vestimentaire en milieux scolaire et professionnel suivi d’un défilé de mode à caractère traditionnel.
Les trois premières candidates retenues bénéficieront de différents prix parmi lesquels un stage au GF2D.
Il y aura également des émissions animées par les jeunes accompagnés de personnes ressources sur l’éducation sexuelle de la jeune fille, les violences en milieu scolaire, le leadership et le développement de l’estime de soi chez la jeune fille.
La coordinatrice du GF2D, Adoudé Tounou-Gblodzro a indiqué que la situation de la jeune fille suscite qu’on y accorde une attention particulière, précisant que selon l’enquête QUIBB de 2015, les hommes sont plus alphabétisés que les femmes quel que soit le groupe d’âge.
Cette disparité selon elle, s’explique par les pesanteurs socio-culturels, les stéréotypes et autres facteurs qui constituent des blocages au maintien des filles dans le système scolaire.
La chargée de Programme Genre et Droits Humains à l’UNFPA Mme Dovonon Victoire, a indiqué qu’au Togo, avec un taux de fécondité de 84 pour mille naissances vivantes (118 pour mille en milieu rural) et un taux de grossesse précoce de 17,3%, les adolescents contribuent beaucoup à la fécondité élevée dans le pays.
L’accès à l’éducation des filles, dit-elle, est un instrument puissant et peut-être unique pour le développement et la lutte contre la pauvreté.
Le préfet de Kloto Assan Koku Bertin et le représentant du directeur préfectoral de l’action sociale de Kloto, Agano Kodjo Emmanuel ont salué ce projet et invité les jeunes surtout les jeunes filles à mettre en pratique les enseignements qu’ils recevront durant les trois jours pour leur propre devenir. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE