Le projet de lutte contre les violences basées sur le genre, sexuelle et sexiste dans le canton de Tavié a été lancé mardi à l’endroit des acteurs impliqués pour échanger sur les activités et le cadre de collaboration pour l’atteinte des objectifs dudit projet, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.
La cérémonie s’est déroulée à l’Hôtel Atlas d’Agou Kpédomé, localité située à environ 110 km à l’ouest de Lomé.
Initiée par l’ONG Action Genre Identité et Responsabilité (AGIR), cette rencontre a été organisée en prélude à la mise en œuvre des activités dudit projet «renforcement de capacités des hommes/garçons et des femmes/filles de la communauté ainsi que des leaders communautaires d’Agou à faire face aux problèmes d’inégalités du genre notamment les violences sexuelles et sexistes par des solutions endogènes, communautaires et durables», dans le cadre de ses actions de promotion de l’égalité du genre.
Ce projet est soutenu par le Fonds canadien d’Initiatives Locales (FCIL) dans son programme de promotion des droits de la personne surtout ceux des femmes et des enfants. Il a pour objectif de contribuer de l’égalité des sexes et à l’élimination du phénomène du mariage précoce et forcé d’enfants dans la localité d’Agou.
Il ressort de ce projet, deux grandes thématiques sur lesquelles vont se concentrer les actions de l’ONG AGIR. Il s’agit de la lutte contre le mariage précoce et forcé et la lutte pour la promotion de l’égalité du genre dans le canton de Tavié.
Pour atteindre les objectifs de ce projet, la stratégie mise en place par l’ONG AGIR, est de faire des hommes et des femmes du canton d’Agou Tavié, des acteurs de la lutte contre le phénomène du mariage précoce et forcé d’enfants et de la promotion de l’égalité du genre à travers une série d’activités.
Il s’agit de la formation des Agents de Santé Communautaire et religieux qui sont des points focaux genre/santé, la mise en place des groupes homogènes et mixtes de discussions des hommes et des femmes du canton afin de permettre aux hommes et aux femmes d’avoir un cadre d’échange sur les deux thématiques, de l’organisation des causeries éducatives portant sur les violences sexistes et sexuelles couplées sur l’offre de services intégrés de dépistage du VIH, de diagnostic et traitement des Infections Sexuellement Transmissibles ainsi que de planification familiale en stratégie avancée dans les groupes organisés, du dépistage et de la prise en charge du cancer du col de l’utérus et de fistules obstétricales pour 100 femmes/filles du canton de Tavié, de l’alphabétisation pour 50 femmes/filles non scolarisées des villages de la mise en œuvre du projet.
Il y aura aussi des émissions radiophoniques sur le mariage forcé et d’enfants, les grossesses précoces, le harcèlement sexuel et le viol, les avortements clandestins et leurs conséquences, l’espacement des naissances, la scolarisation ou la formation professionnelle des filles, l’autonomisation de la femme, l’accès aux soins de santé de qualité, des sources de revenu par les femmes et le contrôle de leur revenu, la prise en compte des points de vue des femmes sur leur vie sexuelle ou toute décision les concernant.
Outre les émissions radiophoniques, il y aura une journée flambeau des femmes et la campagne Togo Ruban Blanc, deux activités qui seront réalisées conjointement et qui va téunir l’ensemble des acteurs et parties prenantes impliquées dans la mise en œuvre de ce projet.
La campagne Togo Ruban Blanc qui sera portée par les hommes pour sensibiliser leurs pairs à s’engager dans la création d’un monde sans violence envers les femmes, alors que le flambeau des femmes qui sera porté par les femmes va permettre à celles-ci de sortir de leur silence pour revendiquer l’égalité et l’équité entre l’homme et la femme et crier leur ras le bol contre les violences faites aux femmes et aux filles.
Ces activités seront réalisées durant cinq mois à Gadzépé, Akoumawou, Apégamé Kpédomé et Tomégbé, cinq villages du canton d’Agou Tavié.
La stratégie globale de ce projet est de renforcer la capacité des hommes et des femmes de la communauté à faire face elles-mêmes aux inégalités structurelles de genre, mais aussi aux problèmes de santé par l’apport des solutions endogènes et communautaires à leurs problèmes.
La présidente du conseil d’administration de l’ONG AGIR, a rappelé la situation des femmes au Togo.
Selon elle, une étude concernant les violences basées sur le genre au Togo de septembre 2010 donne les résultats suivants dans les zones rurales: 90% psycho-morale, 34% économiques, 41% physiques, 31% sexuelles.
L’étude a noté également 4,3% de cas. L’étude a noté également 4,3% de mariage forcés et 8% et 11,9% des jeunes femmes de 15-19 ans avaient déjà un enfant.
Selon l’EDST 3 de 2014, 53,5% de femmes en union veulent éviter ou espacer des grossesses et par conséquent ont besoin d’avoir accès à la contraception.
Le secrétaire général de la préfecture d’Agou, Ali Mouzou a relevé l’importance du rôle que la femme peut jouer dans ce processus.
Aussi a-t-il invité les acteurs à s’investir pour que les objectifs de ce projet soient atteints. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE