Le parti OBUTS (Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire/ Opposition) de l’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo est toujours prêt à se « retirer de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) aux fins de favoriser la mise en place d’une Commission électorale réaménagée dans la perspective d’une gestion consensuelle du processus électoral ».
La CENI doit être réaménagée, après l’entente trouvée le 23 septembre entre le parti au pouvoir et la coalition de l’opposition sous l’égide de la Cédéao. Selon cet accord, l’opposition disposera de huit sièges, tout comme le parti au pouvoir, au sein de la commission. Du coup, les représentants des partis extraparlementaires (dont celui du parti OBUTS) et de la société civile qui siègent au sein de la CENI perdront leur siège.
« La formation politique OBUTS après en avoir apprécié objectivement et en responsabilité, réaffirme son adhésion au contenu des recommandations préconisées par le comité de suivi de la CEDEAO à l’issue de sa session du 23 septembre 2018 qui s’est tenue à Lomé. Subséquemment, soucieuse de l’intérêt supérieur de la nation, la formation politique OBUTS consent à se retirer de la CENI aux fins de favoriser la mise en place d’une CENI réaménagé dans la perspective d’une gestion consensuelle du processus électoral », souligne une note de cette formation.
Le bureau politique de la formation politique OBUTS « a pleinement conscience du coût politique élevé qui résulte d’une telle décision aux dépens de la formation politique OBUTS et aux dépens de ses milliers de partisans et de sympathisants ».
« Pour autant, tirant argument de considérations contextuelles, et tirant argument par patriotisme du sacrifice à consentir pour retrouver le chemin de la paix dans notre Cher pays le Togo, le Bureau Politique estime que l’intérêt supérieur, n’a pas de prix et prime sur tous les calculs à courtes vues d’appareils politiques », souligne la note, signée du président de cette formation.
« En responsabilité », poursuit la note, « nous faisons nôtre, le souci de normativité dans la vie politique nationale et valorisons la quête de paix sociale et de paix politique au Togo. C’est pourquoi, le délégué siégeant à la CENI au nom de la formation politique OBUTS a reçu instruction de bien vouloir passer le témoin à un frère issu de la C14, dès que ce dernier sera en situation de se prévaloir de +l’onction+ de l’Assemblée nationale et de la Cour constitutionnelle ».
Boycott du recensement, une « grave erreur stratégique »
Les leaders des 14 partis politiques de l’opposition ont appelé les populations à « rester à l’écart » du recensement électoral qui a démarré depuis le 1er octobre, en vue des législatives du 20 décembre, conformément à la feuille de route de la Cédéao. Dans la foulée, la CENI a également annoncé la tenue des élections locales et d’un référendum le 16 décembre.
La coalition exige la reprise totale de toutes les activités déjà menées par la CENI et la recomposition du bureau de ladite Institution. Elle réclame aussi la recomposition des démembrements de la Commission électorale.
Pour le parti OBUTS, le fait d’appeler les populations « à se soustraire à l’opération d’enrôlement qui constitue le champ d’action préélectorale, procède d’une balle que d’aucuns nous invitent à nous tirer dans les pieds ».
« En l’espèce, la recommandation de la coalition, méconnaît d’une part, le champ socio-politique contextuel, et d’autre part, paraît dépourvue d’une vision politique qui intègre les leçons du passé », souligne le parti de Kodjo Agbéyomé.
« Il va sans dire que camper une posture d’hostilité et de radicalité dans un contexte socio-politique larvé, constitue une grave erreur stratégique dont les conséquences seront désastreuses pour l’avenir de notre pays ».
« En tout état de cause », conclut la note, « la formation politique OBUTS réitère fortement son exhortation aux populations en âge de voter, à aller massivement s’inscrire sur les listes électorales afin d’être en capacité de remplir le moment venu, dans la sérénité, leur devoir civique en exerçant leur droit citoyen de vote lors des prochaines élections ». FIN
Edem Etonam EKUE