Puis Agbetomey (ministre de la justice) a lancé ce vendredi à Lomé, les travaux de la construction d’un espace d’accès au droit et à la justice, pouvant accueillir les jeunes filles et garçons bénéficiaires du projet dénommé +Amélioration de l’accès à la Justice pour les enfants au Togo+, a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.
Ce projet mis place par le gouvernement, est cofinancé par l’Union européenne (UE) et le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF).
La cérémonie s’est déroulée en présence de Dr. Isselmou Boukhary (Représentant Résident de l’UNICEF au Togo) et de Mme Cristiana Bareira (Cheffe de la Délégation de l’UE au Togo).
Des chefs traditionnels, des Représentants des organisations des droits de l’enfant et des parents étaient également présents.
Lancé en 2016 pour une période de trois ans, ce projet est l’une des composantes du Programme d’appui au secteur de la Justice (PASJ), relevant du volet « amélioration de l’accès à une justice efficace et de qualité ».
Financé à hauteur de 820 millions de FCFA, dont 80% de la participation de l’UE sur financement du 11ème Fonds Européen de Développement et 20% par l’UNICEF, ce projet vise à renforcer le système de justice pour mineurs au Togo.
Au total 3.600 enfants au Togo dont 2.700 enfants victimes de violences seront pris en charge conformément aux normes et standards internationaux.
Sur une superficie de 1hectare 320m², le nouveau local sera doté de deux bloc : un bloc administratif avec des juges pour enfants et un bloc de dortoirs pour les enfants et l’aménagement des aires de jeux pour les enfants. Ces derniers pourront recevoir des formations sanctionnées par des diplômes reconnus par l’État togolais.
Pour le ministre de la justice, au regard des problèmes liés aux conditions de détention et de réinsertion qui ne favorisent pas la prise en charge rationnelle des enfants dans les lieux de détention qui sont en réalité des structures de transit, une profonde réflexion pour une meilleure application des directives nationales a été engagée.
Elle a abouti à l’idée de la création de meilleures conditions de placement, de transit et de réinsertion des enfants à travers la construction à Lomé d’une nouvelle brigade pour la réhabilitation de certaines structures existantes.
« La construction d’une nouvelle structure d’accueil des enfants d’une capacité plus élevée, la dotation du centre des bureaux, des juges pour enfants, l’existence de bloc administratif et l’aménagement des aires de jeux pour les enfants, constitueront un cadre intégré et adéquat de réinsertion qui va sensiblement réduire la récidive des enfants surtout auteurs », a souligné Puis Agbetomey.
Le Représentant Résident de l’UNICEF au Togo a pour sa part, ajouté que cet espace d’accès au droit et à la justice pour les enfants, permettra d’offrir à ces enfants, un environnement en cohérence avec la législation togolaise, la Convention des Droits de l’enfant, la charte Africaine sur les droits et le bien-être des enfants et tous les standards internationaux de promotion et de protection des droits des enfants.
« La réussite du projet d’amélioration de ce cadre dépend de l’implication de tous les acteurs. Nous comptons sur toutes les entreprises présentes au Togo pour apporter leur contribution de diverses manières, aux enfants vulnérables de ce pays. C’est plus qu’une bonne action, c’est un investissement à long terme certes mais sûr, pour la croissance économique et la stabilité du monde des affaires », a précisé Dr. Isselmou Boukhary.
La cheffe de la délégation de l’UE a dans son allocution rappelé que les raisons qui conduisent des enfants à entrer en conflits ou en relation avec la loi sont variées et complexes : « Elles peuvent être d’ordre social, économique ou culturel. Déjà vulnérable en tant que mineur, l’enfant devient encore plus exposé aux abus lorsqu’il est détenu. Une attention particulière doit être portée aux mineures filles qui sont encore plus vulnérables ».
L’utilisation systématique de la détention ainsi que le manque d’alternative à l’emprisonnement pour les mineurs, a-t-elle poursuivi, est une tragédie légale qui pour chaque mineur qu’elle touche, devient une tragédie humaine.
« La prévention à la délinquance doit être une priorité dans l’élaboration d’une politique globale en matière de justice pour mineur. Le nouveau centre d’accueil et de réinsertion pour les enfants doit être vu comme une initiative visant l’intérêt supérieur de l’enfant », a conclu Mme Bareira. FIN
Abbée DJAGLO
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