Le Togo, petit pays de l’Afrique de l’ouest avec plus de 7 millions d’habitants, « n’a aucune raison de craindre pour son avenir », a rassuré le président Faure Gnassingbé dans une Tribune publiée dans l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique.
Le chef de l’Etat est largement revenu sur le Plan national de développement (PND élaboré pour la période 2018-2022), un vaste programme pour lequel le Togo nourrit d’importantes et concrètes ambitions.
Adopté début août en Conseil des ministres, le PND nécessite des ressources estimées à 4 622,2 milliards FCFA pour sa mise en œuvre. Les dépenses d’investissement public sont évaluées à 1 623,1 milliards de FCFA, représentant 35% du coût global. Les investissements privés couvrent 2 999,1 milliards de FCFA, soit 65% du coût global du PND.
La croissance économique résultant de cette mise en œuvre se situerait à 6,6% en moyenne par an pour atteindre 7,6% en 2022.
« Le Togo fait partie d’un monde qui change à toute vitesse et il a su obtenir des résultats économiques et sociaux appréciables. Mais ce qui a été accompli peut encore être amélioré : le Plan national de développement (PND) qui vient d’être adopté nous permettra de mieux faire face aux défis qui se présentent. Il s’inscrit dans le cadre de l’Agenda 2030 des Nations unies et dans celui de l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Il établit un juste équilibre entre les piliers économiques, sociaux et environnementaux, condition nécessaire au changement de notre paradigme de développement », a souligné Faure Gnassingbé dans sa Tribune.
« Une Afrique qui fait face à des tendances importantes en matière de démographie, de technologie et de changement climatique nécessite des politiques d’accompagnement ciblées. Notre ambition commune doit être guidée par un niveau de sophistication et de cohérence de nos politiques publiques qui ne réussira que grâce à de meilleures compétences managériales et que si nous faisons preuve de détermination », a-t-il indiqué.
L’environnement de notre pays, a poursuivi Faure Gnassingbé, « est marqué par une saine et stimulante compétition. Le Togo n’est pas le seul à vouloir devenir un hub logistique et financier d’excellence, par exemple. Je reste confiant néanmoins, car nous pouvons compter sur un aéroport moderne et nous projetons d’en construire un deuxième ».
« Notre port est bien positionné, et nous avons la capacité de développer des infrastructures routières interconnectées plus rapidement et à moindre coût compte tenu de la taille modeste de notre territoire. De nombreuses banques internationales, y compris parmi les plus grands établissements panafricains, ont choisi d’installer leurs sièges et opérations à Lomé. La sécurité et la qualité de la vie urbaine rendent également le pays attrayant. Avec le développement des services en matière de TIC et une éducation de qualité, le Togo disposera d’atouts nécessaires pour aller plus vite ».
« Nous ne sommes pas non plus les seuls à vouloir nous industrialiser rapidement. Là aussi, le PND met l’accent sur des moyens concrets : ajouter de la valeur à nos matières premières, en nous concentrant d’abord sur l’industrie du phosphate et la transformation de nos produits agricoles, et ainsi tirer parti de la diversité et de l’importance de la contribution du secteur primaire à notre économie. Mais aussi absorber une partie de la délocalisation de la production manufacturière des pays asiatiques émergents », a-t-il précisé.
Dans le domaine agricole, le président togolais a estimé qu’il est important de se focaliser sur un nombre restreint de filières et d’en maîtriser la chaîne de valeur par la création d’un écosystème transformateur : « Ainsi, le PND propose de mettre en place des solutions adaptées en matière de financement, de capital humain et d’environnement des affaires qui permettront aux investisseurs de réussir ».
« Quant à la méthode, il nous faut dépasser les approches sectorielles et mettre en œuvre des interventions qui répondent à un nombre limité de priorités et qui requièrent une plus grande collaboration entre les parties prenantes. Il est primordial que l’ensemble de la société s’approprie le PND et que celui-ci devienne notre pacte social », a-t-il souligné.
« L’engagement de tous les acteurs sera la clé. Attirer les investisseurs et leur permettre de réaliser des projets économiques structurants requiert une stabilité macroéconomique, une prévisibilité des politiques d’accompagnement et une bonne image internationale. Atteindre de tels objectifs n’est pas en contradiction avec la création d’emploi ou le développement social. Ces équilibres ont une importance capitale au regard de la jeunesse de notre population. C’est pourquoi le PND place cette complémentarité au cœur de notre transformation. Le Togo n’a aucune raison de craindre pour son avenir. Nous sommes prêts à y faire face, dès maintenant », a martelé Faure Gnassingbé.
Rappelons que le PND succède à la Stratégie pour la Croissance Accélérée et l’Emploi (SCAPE), adoptée par le gouvernement le 29 Août 2013 comme unique cadre de référence des interventions de développement du Togo pour la période 2013-2017.
Ce Programme ambitieux qui révèle la vision du gouvernement à moyen terme, repose sur trois « axes stratégiques ».
L’axe 1 positionne la mise en œuvre des grands investissements en infrastructures logistiques et d’affaires comme le principal gisement de la croissance à court terme. Il vise la mise en place d’un hub logistique d’excellence et d’un centre d’affaires de premier ordre dans la sous-région, notamment à travers une amélioration des infrastructures existantes et de la connectivité multimodale et des TIC.
L’axe 2 vise le développement industriel dans des secteurs créateurs de valeur ajoutée et significativement tournés vers l’exportation (agrobusiness, manufacture) et la satisfaction de la demande interne. Ce développement industriel a vocation à soutenir la croissance à long terme de l’économie ainsi que l’activité logistique et de service. Il est le creuset de la transformation structurelle de l’économie.
L’axe 3 a pour vocation première de renforcer les capacités institutionnelles et humaines appropriées pour relever les défis de développement formulés dans les axes 1 et 2. En outre, il vise à assurer la prise en compte effective des principes fondamentaux d’équité, d’inclusion et de durabilité dans l’ensemble du processus de mise en œuvre du PND.
L’objectif poursuivi par le PND, tire ses fondements du projet de société du chef de l’État Faure Gnassingbé, décliné dans la déclaration de politique générale du gouvernement, ainsi que des engagements souscrits par le Togo au niveau communautaire, continental et international notamment, la vision 2020 de la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, l’agenda 2063 de l’Union Africaine et l’agenda 2030 de développement durable. FIN
Junior AUREL