Quatre décennies de coopération Chine/Togo: « La fidélité dans l’amitié, la confiance réciproque… » (Faure Gnassingbé)

Le président Faure Gnassingbé.

La Chine et le Togo entretiennent de très bonnes relations de coopération depuis 1974, une coopération basée sur « la fidélité dans l’amitié, la confiance réciproque… », a affirmé le chef de l’État togolais Faure Gnassingbé dans une interview accordée à la chaîne de télévision chinoise CGTN.

Cette interview a été réalisée dans le cadre du prochain sommet portant sur la coopération sino-africaine, prévu début septembre à Pékin (Chine).

Le président togolais a hautement apprécié les relations sino-togolaises au cours des quatre décennies et assure que ce sommet va insuffler une nouvelle dynamique au partenariat entre le Togo et la Chine.

« Les relations entre la Chine et le Togo datent depuis plus de quatre décennies. Il y a des constantes qui ne changent pas: c’est la fidélité dans l’amitié, c’est la confiance réciproque et c’est une entente sur les grandes questions qui concernent ce monde », a déclaré Faure Gnassingbé.

Ce qui a changé (pour le meilleur), a-t-il indiqué, c’est surtout la coopération dans le domaine économique: « Elle a beaucoup changé en quantité (une relation plus vigoureuse), les montant sont plus importants et se sont aussi adaptés à la nature de nos besoins. Au fur et à mesure que la Chine a eu des moyens plus importants, elle a accru également l’aide qu’elle apporte à la coopération qui existe entre elle et les pays africains en général et le Togo en particulier ».

« Et puis récemment, ce qui me plaît dans l’évolution dans nos relations, c’est qu’elles sont de plus en plus axées sur des échanges entre les jeunes : beaucoup de jeunes togolais ont la possibilité maintenant d’aller en Chine, soit pour se former, soit pour apprendre un peu des expériences dans votre pays. Et nous en recevons également », a-t-il souligné.

 

Chapeau aux investissements chinois

 

La coopération sino-togolaise, touche plusieurs domaines et a pour objectif essentiel, d’aider le Togo à devenir de plus en plus autonome, sur tous les plans, et à tendre résolument vers l’émergence.

Les investissements chinois sont dans la santé, l’agriculture, le commerce, la culture, les infrastructures, routières, portuaires, aéroportuaires etc…, et procurent beaucoup d’emplois, à la jeunesse et contribuent également à la formation de techniciens et d’ouvriers qualifiés.

La récente action chinoise au Togo est la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale, joyau financé à hauteur de 16 milliards de francs CFA par la Chine et inauguré mi-juin dernier en grande pompe par le chef de l’État togolais.

A en croire le président togolais, les investissements chinois ont aidé le Togo dans sa croissance et dans son développement: « Mais le développement est un long chemin. Le développement n’a pas de limite. Il y a eu un progrès, certes, mais on peut faire mieux ».

« Toutes les entreprises qui peuvent délocaliser leurs emplois au Togo, sont toujours les bienvenues. Si vous me demandez les secteurs dans lesquels nous avons besoin d’investissement : naturellement, le secteur agricole. Car, c’est le plus important de notre économie. Notre agriculture a besoin d’être modernisée. Le Togo à l’instar d’autres pays africains, est un pays où il y a beaucoup de jeunes et la première priorité de la jeunesse, c’est l’emploi. Et nous ferons tout pour attirer ces emplois », a martelé Faure Gnassingbé.

 

Tête-à-tête Faure Gnassingbé / Xi Jinping en marge du sommet: Le terrorisme et le changement climatique au menu des discussions

 

Le prochain sommet portant sur la coopération sino-africaine sera axé sur le thème « La Chine et l’Afrique: communauté de destin et partenariat mutuellement profitable ».

Plus de 54  délégations africaines au plus haut échelon (chefs d’État, chefs de gouvernement) prendront part à cette rencontre. Le secrétaire Général des Nations Unies Antonio Guterres, ainsi que de hauts responsables de l’union africaine seront également présents.

Doit figurer au premier plan des discussions, l’initiative chinoise baptisée « Une ceinture, une route » (« One belt one road »).

« C’est un sommet important. Quand nous regardons le monde aujourd’hui, il a évolué. Quand nous regardons le comportement de certaines puissances, ce comportement a changé. Le monde est devenu beaucoup plus imprévisible. Je pense que, pour de vieux partenaires, de vieux amis,  de vieux alliés comme l’Afrique et la Chine, nous avons besoin de maintenir la stabilité, nous avons besoin de confronter un peu, nos points de vue sur les développements que nous voyons dans le monde », a souligné Faure Gnassingbé.

« Certaines puissances tentent de faire des choses seules, or ce qui est à la base des relations entre l’Afrique et la Chine, c’est la concertation et le souci d’avoir une coopération gagnant-gagnant. La Chine y trouve son intérêt, et les africains également », a-t-il poursuivi.

En marge de ce sommet, le président Faure Gnassingbé entend aborder avec son homologue chinois, certains sujets notamment le terrorisme et les changements climatiques: « Je voudrais que nous puissions en parler avec le président, parce que je sais que son souci, comme le nôtre, c’est de préserver la paix partout où elle est possible, la rétablir là où elle est menacée et surtout promouvoir le multilatéralisme ».

Également le projet « Une ceinture, une route »

« Sur le plan économique, nous pensons que nous allons pouvoir parler du grand projet chinois +Une ceinture, une route+ et voir quelle place l’Afrique peut prendre dans ce projet qui est ambitieux, généreux et à mon avis révolutionnaire. Car c’est rare de voir un pays entreprendre un projet d’une telle ampleur, qui embrasse pratiquement tous les continents ».

Précisons que plusieurs sujets ont été abordés dans cette interview notamment le nouvel aéroport de Lomé (Aéroport Gnassingbé Eyadéma) et l’idée de communauté de destin prônée par le président chinois.

Pour le président togolais, la communauté de destin, ne peut pas être « seulement un slogan, c’est d’abord l’action » et « cette action, c’est le projet +Une ceinture, une route+ ».

« Mon souhait, c’est que l’Afrique, qui est un continent d’avenir, puisse profiter, mériter la part qu’on lui attribuera dans ce grand projet. Notre première ambition, c’est de faire taire les armes sur le continent africain : donc c’est la paix. S’il y a la paix, je pense que le reste est permis », a conclu Faure Gnassingbé. FIN

 

Junior AUREL