Les acteurs impliqués dans la mise en œuvre des cantines scolaires pour le compte de l’année scolaire 2017-2018, notamment les ONG, les directeurs d’écoles et certains cadres de la direction de l’Agence Nationale d’Appui au Développement à la Base (ANADEB) ont, lors d’un atelier technique jeudi à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), fait le point de l’état d’exécution desdites cantines scolaires (résultats obtenus et difficultés rencontrées) et proposé des solutions pour améliorer le système de gestion, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.
Ces cantines scolaires constituent l’une des sous-composantes du projet de Filets Sociaux et Services de Base (FSB). Cette opération de cantine de fourniture de repas a pour objectif d’accroître l’accès des écoliers des communautés les plus pauvres du Togo à des repas réguliers afin d’améliorer la fréquentation et la rétention dans les écoles des zones ciblées.
Initiée par l’Agence Nationale d’Appui au Développement à la Base (ANADEB), cette rencontre se veut un rendez de bilan de la mise en œuvre des cantines scolaires depuis le démarrage pour le compte de l’année scolaire 2017-2018.
Il s’agit de faire le point sur l’état de mise en œuvre ; de présenter les résultats obtenus, d’inventorier et analyser les difficultés rencontrées, de dégager les leçons à tirer et de formuler des recommandations pour la suite de l’opération et de revoir les outils de suivi et de collecte des données sur les cantines scolaires.
C’est également une occasion pour l’ANADEB, de présenter les performances des ONG par rapport aux données parvenus à son niveau.
Au cours de la rencontre, les participants ont suivi les présentations des ONG sur l’état de mise en œuvre, les résultats, les difficultés ainsi que les approches de solutions et recommandations, suivies de discussions et échanges. Il y a eu ensuite la présentation et adaptation des outils de collecte et de suivi des cantines scolaires.
Pour Mme Katagan Mazalo (Directrice générale de l’ANADEB), l’opération des cantines scolaires pour la fourniture des repas aux élèves sous la supervision de 11 ONG, démarré en janvier 2018 sur financement de l’Etat Togolais, a permis de toucher 143 écoles et en mars 2018 sur financement de la Banque mondiale, 161 écoles, soit au 304 écoles au total.
Ainsi 91.319 élèves dont 43.697 filles ont reçu 7.089.359 repas jusqu’au 19 juillet dernier jour de l’examen du CEPD soit un montant total de 1.262.145.990 FCFA dont 689.848.170 FCFA de l’Etat togolais.
Par ces résultats, la directrice de l’ANADEB, s’est dite satisfaite de cette première année de mise en œuvre des cantines scolaires.
« Nous sommes très heureux que le travail s’est bien passé malgré les difficultés de démarrage et le repas de midi qu’on donne aux enfants a contribué à garder certains d’entre eux à l’école », a précisé Mme Katagan.
Elle relevé des défis qui consistent à l’amélioration des infrastructures pour l’éducation des enfants dans les milieux reculés. Aussi lance-t-elle un appel aux partenaires et aux bonnes volontés de se mobiliser davantage pour que tous les élèves au Togo fréquentent dans un cadre idéal.
« La plupart de ces écoles n’ont pas de point d’eau, n’ont pas de latrines alors que lorsqu’on parle de l’hygiène, on doit régler les problèmes d’eau et de latrines », a souligné la directrice générale. Elle a invité les communautés à s’approprier elles-mêmes, ces cantines scolaires pour plus de résultats.
Mathias Kwami Ayité Adédjé (point focal Alimentation scolaire) a souligné l’intérêt des cantines scolaires pour les élèves, précisant que ces cantines ont mis fin à la ségrégation que font certains parents en envoyant seulement les garçons à l’école au détriment des filles.
« On a compris qu’avec les repas scolaires, ces filles peuvent également avoir l’occasion d’être à l’école », a-t-il précisé.
Il a ajouté que les repas scolaires permettent aux enfants de venir à l’école, de manger à l’école, de rester à l’école et de bien travailler pour de bons résultats à la fin de l’année.
Nadzombé Datagni (directeur exécutif de l’ONG Appui au Développement et à la Santé Communautaire/ADESCO) a, au nom des ONG sélectionnées, relevé les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de ces cantines scolaires.
Ces difficultés dit-il, sont beaucoup plus des difficultés de compréhension et d’appropriation du processus par les communautés.
L’autre difficulté dit-il, c’est l’engagement des Comités Villageois de Développement (CVD) s’approprier ce processus pour évaluer ce que les femmes préparent aux enfants et que ceux-ci mangent bien.
Il a souhaité que pour les années à venir, il y ait un engagement total des communautés à travers le chef de village, qui délègue ses responsabilités aux associations des parents d’élèves pour gérer au quotidien les cantines. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE