« Pour notre pays, et dans son intérêt exclusif, nous accueillons les décisions et les résolutions de la CEDEAO sur la situation politique au Togo avec satisfaction, humilité et gratitude », a déclaré ce mercredi à l’Agence Savoir News, Gilbert Bawara (ministre de la fonction publique).
« Nous avions clairement exprimé et affiché nos attentes et convictions quant à l’issue du Sommet de la CEDEAO du 31 juillet, notamment la nécessité pour cette réunion, de marquer une étape nouvelle et de consacrer véritablement le dénouement de la situation. Je ne peux que me réjouir de cette évolution décisive et déterminante », a précisé le ministre, interrogé au téléphone par la rédaction de l’Agence Savoir News.
Selon M. Bawara, « les orientations et la direction préconisées ne consacrent pas la victoire d’un camp contre un autre, le triomphe de certaines positions contre les autres ».
« La vérité est que nous n’aurions jamais dû en arriver là, en contribuant les uns et les autres à mutiler notre propre pays et à tourmenter nos concitoyens avec toutes ces violences gratuites, ces exactions et ces dégâts insensés qui ont causés énormément de préjudices et de dommages à la cohésion et à l’économie », a-t-il poursuivi, avant d’ajouter: « Laissons maintenant ces moments de discorde derrière nous et travaillons ensemble, dans un esprit de fraternité et compréhension mutuelle pour le progrès économique et social de notre pays et pour de meilleures conditions de vie pour tous nos concitoyens ».
Pour le ministre Bawara, les résultats du sommet de la CEDEAO « sont le fruit du travail rigoureux et patient du chef de l’État togolais, Faure Gnassingbé, de sa sérénité et de sa pondérance pour faire valoir la retenue et le sens de la responsabilité à tous les acteurs politiques togolais ».
« Nous sommes profondément reconnaissants aux deux Facilitateurs pour tous leurs efforts et leur disponibilité à continuer d’aider les togolais dans le cadre de la mise en œuvre des décisions du sommet. Beaucoup de dirigeants de la région ont sacrifié de leur temps et de leur énergie, à travers des initiatives de bons offices et de médiation », a-t-il ajouté.
Dans une feuille de route rendue publique mardi soir à l’issue du 53ème sommet de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest) tenu à Lomé, les chefs d’États ouest-africains ont pris une série de mesures pour une sortie de crise au Togo. Douze présidents (sur les 15) ont pris part activement à ce sommet dans un hôtel luxueux de Lomé.
A l’issue d’une longue journée de conclave, les chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO ont « invité le gouvernement et les acteurs politiques à œuvrer en vue de l’adoption des réformes constitutionnelles en prenant en compte, entre autres, les points suivants: (i) le mode de scrutin à deux tours pour l’élection du président de la république, (ii) la limitation à deux, du nombre de mandats présidentiels, (iii) la recomposition de la Cour constitutionnelle pour notamment revoir sa composition et limiter le nombre de mandats de ses membres (iv) et le renforcement du processus électoral ».
La conférence des chefs d’État a « recommandé l’adoption de ces réformes par la voie parlementaire en vue d’accélérer le processus de leur mise en œuvre. Le cas échéant, ces réformes seront soumises aux consultations électorales ».
Les chefs d’État se sont réjouis « des dispositions envisagées par le gouvernement togolais dans la préparation, l’organisation et le déroulement d’élections transparentes, crédibles et inclusives à travers notamment : (i) l’accélération et la finalisation du recensement électoral pour établir des listes électorales fiables, (ii) la possibilité pour les togolais vivant à l’étranger, de voter dans leurs lieux de résidence lors des élections nationales (iii) et le déploiement des observateurs électoraux ».
Les dirigeants ouest-africains ont invité « toutes les parties à s’inscrire dans le strict respect de la Constitution ».
Par ailleurs, ils ont décidé « d’instituer un comité de suivi composé des représentants des facilitateurs, de la majorité au pouvoir, de la coalition des 14 partis de l’opposition et de la commission de la CEDEAO pour assurer le suivi de la mise en œuvre des présentes décisions ».
Ces recommandations de la CEDEAO interviennent à un moment où la coalition de l’opposition qui manifeste contre le régime depuis plus de dix mois, rejette l’idée d’élections avant la mise en place des réformes. FIN
Junior AUREL