Des prestataires de santé impliqués dans la prise en charge des personnes vivants avec le VIH dans la région de Plateaux/Ouest, ont participé mercredi à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), à un atelier de sensibilisation et de plaidoyer sur le VIH, la stigmatisation et la création d’un environnement favorable pour l’offre de service aux populations clés, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.
Cet atelier est organisé par le Secrétariat Permanent du Conseil National de Lutte contre le Sida et les Infections Sexuellement Transmissibles (SP/CNLS-IST) avec l’appui technique et financier de Health Policy Plus (HP+) et l’USAID, une organisation américaine.
Il a regroupé une quarantaine d’acteurs des secteurs public, privé et communautaire ou confessionnel notamment des médecins, des psychologues, des techniciens de laboratoires, des assistants médicaux, des sages-femmes, des infirmiers, des conseillers psycho sociaux et des personnes chargées de l’accueil des patients.
La rencontre a permis d’échanger avec les acteurs sur la problématique des droits humains et le VIH dans le cadre de la riposte au VIH/SIDA pour l’amélioration d’un environnement favorable pour l’accès aux services de santé chez les populations clés.
Il s’agit d’améliorer leurs connaissances sur le contexte régional, national de la riposte sur le VIH en général et parmi les populations clés en particulier, de relever les liens entre VIH, droits humains et violence basées sur le genre.
La rencontre a permis entre autres d’échanger sur leurs rôles et responsabilités dans la prise en charge holistique des populations clés ; de disséminer la feuille de route de déclaration de Dakar et d’expliquer le dispositif de l’observation aux personnes ressources et d’attirer l’attention des acteurs sur leur intervention dans le cadre de cet observatoire en matière de lutte contre la stigmatisation et la discrimination.
Il a été également question de faire connaitre la loi portant protection des personnes en matière de VIH, et d’expliquer aux acteurs et autres leaders d’opinion, la problématique des populations clés dans la nouvelle politique de riposte au VIH.
Les participants ont étudié la situation épidémiologique du VIH/SIDA chez les populations clés et suivi des exposés sur l’observatoire togolais des droits humains ; le dispositif et prise en charge ; pourquoi travailler avec les populations clés ; le point de vue de la loi ; la constitution de la IVème République et la loi portant protection des personnes en matière de VIH.
Le secrétaire général de la préfecture de Kloto Békéyi Sogoyou a rappelé les initiatives menées ces dernières années par le gouvernement togolais dans le secteur de la santé pour rapprocher les soins de santé et précisé qu’en matière de VIH/SIDA, l’épidémie s’est stabilisée avec une tendance à la baisse, se traduisant par une réduction des nouvelles infections. Cependant malgré ces efforts, la prévalence au Togo reste l’une des plus élevées en Afrique de l’ouest a-t-il indiqué soulignant que cette formation est la bienvenue dans le cadre des efforts visant à réduire cette prévalence. Il a invité les participants à s’impliquer davantage afin que les objectifs de cette formation soient atteints.
Le coordonnateur national adjoint du SP/CNLS-IST Amoussou Kégnidè Damien a fait cas des informations qui font état de discrimination et de stigmatisation dans les milieux de soins ajoutant que les agents de santé sont sensés offrir le soin à tout le monde sans distinction de races et d’ethnie. Malheureusement, il y a un certain nombre de catégories notamment les personnes vivant avec le V
IH (PVVIH), les populations clés, les professionnels de sexe, les Usagers de Drogue Injectables (UDI) qui font l’objet de discrimination dans les milieux de soins alors que, c’est dans ces populations qu’on a le plus de problème en terme de prévalence.
Il a rappelé qu’il ne faudrait pas que des attitudes personnelles puissent avoir un impact négatif sur l’atteinte des objectifs au plan mondial et sur les efforts du gouvernement en matière de lutte contre le SIDA.
Le conseiller régional de HP+, Limaziè Charles a rappelé qu’en 2015 les pays de la CEDEAO se sont retrouvés à Dakar pour signer une déclaration appelée ‘’la déclaration de Dakar’’qui avait pour but de permettre aux différents pays d’œuvrer pour créer un environnement favorable à l’offre de service aux populations clés, notamment, les usagers de sexe, les détenus, les professionnels de sexe et les prestataires de soins.
Le coordonnateur du Réseau des Personnes Vivants avec le VIH, Augustin Dogla a expliqué que le VIH n’épargne aucune famille, malheureusement, les données sur les populations clés montrent que l’épidémie est en train de reprendre dans les populations clés.
Pour le directeur préfectoral de la Santé de Kloto, Nyametso Djiffa, les populations clés représentent un groupe incontournable pour la riposte efficace contre cette pandémie. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE