Le pouvoir et la coalition de l’opposition se sont lancés dans une bataille médiatique autour de la tenue des élections législatives en novembre, juste après les consultations menées mercredi à Lomé par les facilitateurs dans la crise qui secoue le pays. Dans un communiqué rendu public à l’issue des consultations bilatérales avec le pouvoir et l’opposition, les présidents ghanéen et guinéen, se sont félicités de l’accord entre les parties pour la poursuite des activités du parlement, conformément à la constitution, au-delà de l’échéance prévue.
« Durant cette période, les préparatifs des élections restent suspendus. Etant entendu, il est souhaitable que les élections se tiennent avant fin novembre 2018 », indique une portion de la déclaration liminaire qui a fait monter d’un cran, la tension entre les deux parties.
« A l’avenir, tous les efforts vont converger vers l’organisation et la tenue des élections dont une date a été indiquée (…). Nous allons œuvrer et travailler pour que, d’ici fin novembre 2018, les togolais puissent aller aux urnes et s’exprimer… « , a déclaré au sortir des discussions, Gilbert Bawara (point focal du gouvernement au Dialogue).
« Le plus important, c’est de converger les efforts et les volontés vers la tenue des élections législatives. Tous les moyens et toutes les volontés seront mises en œuvre pour qu’à l’échéance de fin novembre, les togolais puissent aller aux urnes et s’exprimer », a-t-il ajouté.
Pour Brigitte Adjamagbo-Johnson (Coordonnatrice de la coalition), le 30 novembre n’est pas une date qui s’impose. Les facilitateurs ont juste indiqué une date souhaitable pour ces élections.
« Nous avons cherché à comprendre pourquoi cette date, et ils nous ont dit qu’elle ne s’impose pas du tout, et que, ce qu’il faut retenir, c’est qu’on a adopté le principe de suspendre la préparation des élections, mais ça ne peut pas être sine die. Alors, c’est juste une date qui est mis à titre indicatif pour nous amener à prendre conscience de ce qu’on doit rapidement faire les réformes qu’il faut, s’entendre sur un calendrier pour les élections… », a-t-elle expliqué.
« Les règles et les procédures prévues par la constitution pour la mise en œuvre des réformes seront respectées, les réformes seront réalisées, mais le plus important, c’est de converger les efforts et les volontés vers la tenue des élections législatives », a précisé M. Bawara.
« A partir du moment où toutes les parties prenantes comprennent et acceptent que toutes nos actions, toutes nos initiatives doivent s’inscrire scrupuleusement dans le respect de l’ordre constitutionnel, dans le respect des institutions constitutionnelles et démocratiquement établies, et en se conformant aux principes et aux normes de la démocratie et de l’Etat de droit, je crois que tout le reste est une question de volonté de part et d’autre », a-t-il souligné.
Rappelons que le Togo traverse depuis août 2017, une nouvelle crise politique marquée par des manifestations à répétition de la coalition de l’opposition (un ensemble de 14 partis politiques) qui exige notamment le retour à la constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote de la diaspora.
La communauté internationale, a invité à plusieurs reprises, les protagonistes à la table de négociations, afin de trouver une solution durable à cette crise qui secoue le pays. C’est la quatrième séance que connait le dialogue démarré le 19 février. Et selon la déclaration liminaire issue des travaux de cette rencontre, les deux facilitateurs examineront en détails, les différentes préoccupations exprimées et feront un rapport au prochain sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO. FIN
Ambroisine MEMEDE