L’Association pour la promotion de l’Etat de droit (APED) a dévoilé mardi ses propositions pour une sortie de crise au Togo, malgré sa conférence de presse empêchée par des forces de l’ordre.
Les avocats Ata Zeus Ajavon, Jean Yaovi Degli et Djovi Gally n’ont pu tenir cette rencontre avec les professionnels des médias, l’APED n’ayant pas une existence légale, selon des forces de l’ordre dépêchées sur les lieux.
Pour le ministre de la sécurité le général Yark Damehame, il s’agit plutôt d’un « malentendu » entre les forces de l’ordre et ces avocats. Mais ces derniers ont réussi à publier leurs propositions, texte abondamment relayé sur les réseaux sociaux : libération totale, immédiate et sans condition de tous les prisonniers politiques, levée immédiate de « l’état de siège » dans les villes de Sokodé, Bafilo, Kara et Mango, réformes constitutionnelles et institutionnelles de manière consensuelle, de préférence par voie parlementaire. Ces réformes doivent viser notamment la limitation du mandat présidentiel à deux fois cinq ans, avec la formule « en aucun cas nul ne peut faire plus de deux mandats ».
L’APED propose un scrutin uninominal majoritaire à deux tours pour l’élection du Président de la République, le réaménagement des prérogatives entre le Président de la République et le Premier ministre, notamment en matière de nomination aux emplois civils et militaires, la rénovation en profondeur du cadre électoral, y compris la Cour constitutionnelle, a mise en place d’un Gouvernement de transition avec un Premier ministre désigné au sein de l’opposition démocratique, une Commission électorale indépendante (Céni) « neutre et indépendante » pour l’organisation et la supervision des locales, des législatives et de la présidentielle de 2020.
Une Force de la CEDEAO, devra être déployée sur l’ensemble du territoire national, avant, pendant et après les élections, comme ce fut le cas en 1993 avec les Forces françaises et burkinabè, souligne le texte de l’APED, qui estime que le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé « devra de lui-même prendre la décision, en toute âme et conscience, de ne pas se porter candidat à l’élection présidentielle de 2020 ».
Précisons que le Togo traverse une nouvelle crise depuis août dernier. Démarrés le 19 février, les pourparlers entre la coalition de l’opposition et le pouvoir sont au point mort, après seulement trois séances. FIN
Edem Etonam EKUE