Crise : Des meetings tous azimuts, la coalition de l’opposition veut « remobiliser » sa troupe (PAPIER D’ANGLE)

Trois grands meetings dans le grand Lomé dimanche: Baguida (Place publique), Avénou (Terrain CEG Avénou face Eglise Catholique) et Agoè Zongo (Terrain Zongo face boutique Ami- Ami). Tel est le programme annoncé par la coalition des 14 partis politiques de l’opposition, qui manifeste contre le régime en place depuis septembre dernier.

La coalition dénonce le « refus du gouvernement de respecter ses engagements en présence du facilitateur, notamment la mise en œuvre  des mesures d’apaisement, l’arrêt des préparations unilatérales de consultations électorales ainsi que l’arrêt des persécutions, arrestations, poursuites à l’encontre des militants et dirigeants des partis politiques de l’opposition et de la société civile ».

Les 14 partis politiques invitent « les populations togolaises du grand Lomé et ses environs à prendre massivement part à ces meetings d’information ».

Ce regroupement a préféré se rabattre sur les meetings, en raison de la bataille autour des itinéraires des marches depuis quelques semaines.

La Coalition n’a pu organiser ses marches ces derniers temps, le gouvernement ayant défini d’autres itinéraires, ce qui n’est pas du goût des responsables de ce regroupement.

Le ministre de l’administration territoriale a toujours justifié la décision du gouvernement par des «plaintes des riverains, des voies que vos manifestants empruntent au cours des marches, plaintes liées à la gêne que causent vos manifestations qui se déroulent depuis plus de sept mois».

« Ces plaintes, constituant un risque grave de troubles à l’ordre public, le gouvernement vous confirme que les manifestations sur tous les anciens itinéraires empruntés par la coalition ne sont plus acceptées », a mentionné Payadowa Boukpessi, dans des correspondances adressées aux 14 partis politiques de la coalition.

« Remobiliser » la troupe

Selon certains observateurs de la scène politique togolaise, la coalition n’a plus d’autres choix que de passer par ces meetings pour remobiliser ses militants.

« Les leaders de cette coalition sont totalement coincés depuis plusieurs semaines. Ils n’ont pas d’autres plans que celui des meetings. C’est la seule alternative pour le moment », a commenté un observateur.

« Le dialogue est au point mort, les marches aussi bloquées. La coalition est dans une situation très complexe. Elle ne peut que recourir aux meetings pour donner espoir au +peuple+. C’est tout à fait légitime », a appuyé un journaliste lors d’une émission sur une radio privée.

La coalition de l’opposition qui exige notamment le retour à la constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.

Démarré le 19 février dernier sous la facilitation du président ghanéen Nana Akufo-Addo, le dialogue n’a connu que trois séances: 19 février, 23 février et 23 mars. Les discussions achoppent notamment sur la candidature ou non du président Faure Gnassingbé. Élu en 2005, Faure Gnassingbé a été réélu en 2010 et 2015.

La coalition de l’opposition rejette catégoriquement la candidature du chef de l’Etat en 2020, ce qui n’est pas du goût du parti au pouvoir.

Le 14 avril dernier, les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) ont instruit à Lomé, la commission de l’Institution à « prendre toutes les dispositions pour apporter son appui » aux facilitateurs et de « proposer des recommandations qui seront soumises au prochain sommet de la conférence des chefs d’Etat ».

Mais, la note sera à coup sûr salée, si les acteurs n’arrivent à trouver une solution à cette crise, en laissant le soin à la Cédéao.

Déjà le groupe des Cinq, aurait proposé à la coalition d’aller aux prochaines élections et de laisser le président Faure Gnassingbé, défendre son bilan en 2020. Proposition fortement décriée par les leaders de ce regroupement. FIN

Junior AUREL

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