Plus d’une cinquante d’acteurs impliqués dans l’élaboration et la mise en œuvre des programmes et politiques de développement du Togo, se sont réunis ce mardi à Lomé dans le cadre de la présentation du rapport pays de mise en œuvre du Programme d’Action de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement après 25 ans (PA/CIPD+25) au Togo et de la Déclaration d’Addis-Abeba 5 ans après (DAAPD +5), a constaté une journaliste de Savoir News.
La rencontre a été présidée par Etsri Homevor (secrétaire général du ministère de la planification du développement) en présence de Saturnin Epie (représentant résident de l’UNFPA au Togo) et de Mme Womitso Victorine (directrice des études de population).
L’élaboration du rapport pays de mise en œuvre du PA/CIPD est un exercice auquel se prête tous les 5 ans, les pays signataires de ce programme. Le rapport constitue une évaluation des progrès réalisés et des défis à relever au niveau de chaque pays conformément à sa législation et des priorités en matière de développement.
« Ce rapport met en lumière l’effort national en faveur du bien-être de nos populations, vis-à-vis de la mise en œuvre des engagements de la déclaration d’Addis-Abeba, sur la population et le développement qui recommandent la poursuite de la mise en œuvre du plan d’action de la CIPD. Les engagements de la déclaration d’Addis Abéba bâtis autour de six piliers avec des indicateurs spécifiques, mettent l’accent sur la réalisation du dividende démographique », a expliqué M. Homevor.
« Le gouvernement, fait des questions de population son cheval de bataille pour le développement de notre pays. En témoigne les actions menées ces dernières années pour l’amélioration du bien-être des populations en général et des couches vulnérables en particulier. Le rapport a mis en lumière, certaines de ces actions. Celles-ci vont être renforcées dans les années à venir dans le cadre de la mise en œuvre du plan national de développement (PND) 2018-2022 », a-t-il souligné.
Le Togo tout comme les autres Etats africains, a souscrit à 88 engagements fondés sur les six piliers thématiques à savoir : (i) la dignité et l’égalité, (ii) la santé, (iii) les lieux et mobilité, (iv) la gouvernance, (v) les données et statistiques et (vi) le partenariat et la coopération internationale.
En ce qui concerne la dignité et l’égalité, le Togo a réalisé des progrès pour répondre aux 29 engagements souscris. Selon le rapport, la situation des droits de l’homme, la réduction des inégalités de genre et la réduction de la pauvreté ont connu des améliorations.
Dans le domaine de la santé, le Togo a pris 17 engagements qui portent sur la santé maternelle et reproductive en générale. Globalement, des progrès sensibles ont été enregistrés entre 2014 et 2017. Mais, l’un des défis majeurs à relever, demeure à assurer une disponibilité minimale de personnel de soins qualifiés dans les structures périphériques.
Les efforts consentis par le Togo en vue de faciliter la libre circulation des marchandises et des services à l’intérieur des pays et de réduire les restrictions administratives à la mobilité ont effectivement apporté des améliorations positives en ce qui concerne le pilier 3 (lieux et mobilité).
La problématique de la gouvernance prenant en compte 4 engagements a été prise en compte à travers l’élaboration d’un guide d’intégration de la dynamique démographique dans la planification sectorielle et nationale en 2015 ainsi que la mise en place d’une cellule de veille démographique chargée de la relecture des politiques sectorielles.
S’agissant des questions relatives au renforcement des capacités statistiques, à l’enregistrement des faits d’état civil, à la collecte et à l’utilisation des données de recensement au suivi et à l’évaluation, le Togo a pris des décrets en vue de renforcer les capacités des institutions chargées de la production et de la collecte des données statistiques.
La mise en œuvre de 11 engagements permet de constater les progrès réalisés par le Togo en matière de renforcement des partenariats aux niveaux local, national et international y compris avec la société civile et le secteur privé.
« En terme de santé maternelle, le pays n’a pas du tout avancé mais en ce qui concerne la santé infanto-juvénile, le pays a connu des avancements. En terme de contribution de l’Etat à l’amélioration du système de santé, beaucoup reste à faire en terme de budget octroyé à la santé pour que le commun des togolais puisse aller à l’hôpital et payer moins. Il reste donc beaucoup à faire en terme de protection sociale », a précisé Kpogo Yao (assistant Cabinet d’Etudes et de et de Recherche Action/CERA).
« Certains défis à relever sont liés à la disponibilisation de données pour apprécier l’état de la mise en œuvre des engagements. Ce que nous avons constaté, c’est que les données statistiques existent dans les bases de données, mais ne sont pas sorties. Donc, il faut dans un premier temps faire un travail technique pour interroger les bases de données et sortir les données qui manquent. Dans un second temps, il faut les intégrer dans les enquêtes de base pour que les données puissent nous aider à apprécier l’état réel de la mise en œuvre du programme », a-t-il poursuivi.
« Il y a des progrès qui ont été réalisés globalement par le pays, mais ça ne suffit pas. Le pays doit continuer à chercher d’aller plus loin pour répondre aux engagements de la déclaration d’Addis Abéba », a appuyé pour sa part Mme Womitso.
Rappelons qu’en septembre 1994, 179 pays se sont réunis au Caire en Egypte pour la conférence internationale sur la population et le développement, conférence qui a confirmé le lien étroit qui existe entre le développement durable, la santé de la reproduction et l’égalité des sexes avec la définition d’un plan d’action pour parvenir à un développement inclusif , équitable et durable.
Le Fonds des Nations Unis pour la Population (UNFPA) et les commissions économiques régionales ont reçu mandant d’accompagner les Etats parties de la CIPD dans la revue périodique de la mise en œuvre du programme d’action ainsi que la production des différents rapports.
« La CIPD au niveau de l’UNFPA est à sa 25ème année de mise en œuvre, puisque le programme d’action a été adopté en 1994 au Caire et ce document qui est un consensus international engage les 179 Etats signataires de mettre en œuvre des politiques et programmes qui prennent en compte les besoins spécifiques des populations, des politiques et programmes qui font le lien entre le développement durable, la santé de la reproduction, l’égalité des sexes, l’émancipation de la femme puisque que ces éléments sont garants d’un développement harmonieux dans le pays », a confié M. Epié.
« Les défis des Etats sont essentiellement liés à la réduction de la mortalité maternelle. Même si au niveau international il y a eu beaucoup d’amélioration beaucoup de pays ont encore assez de progrès à faire pour que l’on puisse garantir qu’aucun accouchement ne débouche sur le décès d’une mère ou d’un enfant. Il y a aussi la question de l’exploitation du dividende démographique qui consiste à allier croissance démographique, formation professionnelle et emplois des jeunes », a-t-il ajouté. FIN
Chrystelle MENSAH
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