« Nos appareils judiciaires ainsi que toutes nos institutions sont corrompus », a fortement critiqué Jean Pierre Fabre (chef de file de l’opposition), en réaction à « l’affaire Bolloré » qui fait grand bruit ces derniers jours.
Vincent Bolloré a été mis en examen le 25 avril dernier pour « corruption », dans une enquête sur les conditions d’attributions de ses concessions portuaires en Afrique de l’Ouest notamment les Ports de Lomé et de Conakry.
Les juges d’instruction français tentent de déterminer si le groupe Bolloré a utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Havas pour se voir attribuer la gestion des ports de Lomé, au Togo, et de Conakry, en Guinée, via une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics (anciennement appelée SDV).
« Si les accusations portées contre Vincent Bolloré sont fondées, alors les togolais auront bientôt la confirmation d’une des sources des pillages des ressources auquel se livre le pouvoir en place avec l’aide de ses amis extérieurs », a poursuivi M. Fabre.
« La France, est un état de droit où la justice est rendue de façon sereine, et non partisane. Laissons donc la justice française faire son travail, qu’il s’agisse de Monsieur Vincent Bolloré ou de toute autre personne, la loi étant égale et applicable pour tous, et la justice indépendante », a précisé le chef de file de l’opposition.
Interrogé jeudi sur la radio privée Victoire Fm, Gilbert Bawara (ministre de la fonction publique) a affirmé que le Togo ne se sent « pas concerné » par cette procédure judiciaire en France, ayant conduit à la mise en examen de Vincent Bolloré.
C’est la première réaction officielle à Lomé, depuis le déclenchement de ce dossier à Paris.
« Un opérateur économique français est poursuivi par la justice de son pays. Nous respectons la justice française, nous sommes attachés à la présomption d’innocence. L’Etat togolais n’a aucun élément fiable du dossier qui est en cours en France. Nous n’avons pas à prendre d’engagement particulier, nous n’avons pas à donner d’assurance quelconque, parce que nous ne nous sentons pas concerné. Mais si dans la poursuite de la procédure judiciaire, l’Etat togolais était requis pour fournir une information ou quelques éléments que ce soit, soyez rassurés, nous le ferions volontiers et sans aucun problème », avait déclaré le ministre.
Selon lui, la procédure ayant conduit à l’attribution d’un contrat et une concession au Groupe français Bolloré pour la construction et la gestion d’un Terminal au Port Autonome de Lomé, s’est déroulée dans les « règles de l’art ».
« Non seulement les règles de passation de marchés sont scrupuleusement respectées, mais il faut garantir aux Togolais que le Port Autonome de Lomé est l’un des rares Ports en Afrique à assurer les conditions de concurrence », avait précisé M. Bawara. FIN
Junior AUREL
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