Les trois jours (mercredi, jeudi et samedi) de manifestations de la coalition la semaine dernière ont fait 1 mort, 174 blessés et 26 personnes en détention, selon le bilan dressé ce mercredi par les leaders de ce regroupement de 14 partis politiques, lors d’une conférence de presse.
Parmi les blessés, 92 cas sont graves dont des femmes et des enfants, souligne la coalition. « Des dégâts matériels importants » ont été également signalés « sur des biens des populations ».
Les 14 partis politiques invitent les populations « à rester mobilisés et à être à l’écoute des prochains mots d’ordre ». La coalition a annoncé avoir adressé au ministre de l’administration territoriale, une « note d’information » pour des manifestations prévues pour la semaine prochaine. Elle « condamne avec la dernière énergie, le gangstérisme d’Etat du pouvoir ».
« Le peuple togolais n’acceptera jamais de se voir déposséder de son droit constitutionnel de manifester. Quelles que soient les contorsions du pouvoir, le Togo accouchera sa démocratie 2018 ».
Rappelons que la coalition a décidé la semaine dernière, de reprendre ses marches, manifestations non autorisées par le gouvernement. Étalées sur trois jours, ces manifestations n’ont pu se dérouler, les points de rassemblement fortement bouclés par des forces de l’ordre. Des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont été notés mercredi et samedi dans certains quartiers de Lomé et à l’intérieur du pays.
Notons que le Togo traverse depuis début août dernier, une nouvelle crise avec des manifestations répétées de la coalition de l’opposition qui exige notamment le retour à la constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.
La communauté internationale a appelé à plusieurs reprises, le pouvoir et l’opposition à se retrouver autour d’une table.
Démarré le 19 février dernier sous la facilitation du président ghanéen Nana Akufo-Addo, le dialogue n’a connu que trois séances : 19 février, 23 février et 23 mars. Les discussions achoppent notamment sur la candidature ou non du président Faure Gnassingbé. Élu en 2005, Faure Gnassingbé a été réélu en 2010 et 2015.
Samedi dernier, les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) ont instruit à Lomé, la commission de l’Institution à « prendre toutes les dispositions pour apporter son appui » aux facilitateurs et de « proposer des recommandations qui seront soumises au prochain sommet de la conférence des chefs d’Etat ».
Réunis en sommet extraordinaire, les chefs d’Etat (au total 10) ont désigné les présidents Nana Akufo-Addo du Ghana et Alpha Condé de la Guinée en qualité de « facilitateurs » et les ont encouragé « à intensifier leur effort pour aider le gouvernement et les acteurs politiques togolais dans la réalisation des réformes constitutionnelles dans le respect des délais légaux des normes et principes de la démocratie et de l’Etat de droit ». FIN
Junior AUREL