Des magistrats et des officiers de police judiciaire notamment des gendarmes, des policiers, des douaniers, et les responsables de l’immigration, ont entamé mardi à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), une formation sur la mise en œuvre des dispositions du code pénal relatives à la lutte contre la traite des personnes, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.
Initiée par le ministère de la justice et des Relations avec les Institutions de la République à travers la Cellule anti-traite des personnes avec l’appui technique et financier de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) et l’organisation américaine IREX, cette formation prendra fin le 26 avril prochain.
Il s’agit d’une rencontre de deux sessions de formations de quatre jours, regroupant une cinquantaine de participants en raison de 25 par session.
Elle a pour objectif de renforcer les capacités des acteurs de lutte contre la traite des personnes sur le phénomène de la traite et le nouveau code pénal au Togo.
Cette formation vise notamment à sensibiliser ces acteurs clés de lutte contre la traite des personnes à la réforme pénale de 2015, de promouvoir une approche pluridisciplinaire et un renforcement de la coopération entre les magistrats, les officiers de police judiciaire et les douaniers.
Ce rendez-vous entend également doter les participants d’outils techniques et théoriques susceptibles de leur permettre de mieux appréhender les cas de traite, de l’identification à l’enquête et de mieux assister et protéger les victimes de traite.
Les participants doivent aussi échanger sur le cadre légal international et national et sur la situation de la traite des personnes au Togo, sur les indicateurs des cas de traite des personnes, sur les réactions psychologiques des victimes de la traite ; sur les méthodes de contrôle utilisées dans la traite ; sur l’audition des victimes et témoins de la traite et sur les besoins des victimes lors des procédures pénales dans les affaires de traite des personnes.
Ils suivront la présentation sur la protection et l’assistance à accorder aux victimes et témoins dans les affaires de traite des personnes, les formes et techniques d’enquêtes sur les affaires, la scène de crime et l’étude des éléments de preuve matériels dans les enquêtes relatives à la traite et les enquête financières dans les affaires de traite des personnes.
D’autres sujets feront aussi objet d’échanges notamment, la coopération pénale internationale et régionale: coopération judiciaire, les plateformes internationales et régionales de coopération judiciaire, les outils de coopération judiciaire: entraide et extradition ; les stratégies de défense communes, les éléments à prendre en compte pour la condamnation dans les affaires et l’indemnisation des victimes de la traite des personnes.
Le président de la Cellule anti traite du ministère de la Justice, Koffi Dégbovi, point focal national en matière de lutte contre la traite des personnes, a indiqué que le Togo, n’est pas épargné de ce fléau mondial qu’est la traite des personnes.
Il a relevé la prise en compte par le Togo de la dimension de la traite des personnes par le législateur togolais, qui a commencé par la signature le 12 décembre 2000 du protocole de Palerme visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, ainsi que le protocole additionnel à la convention des Nations Unies contre la Criminalité transnationale organisée.
Il a précisé que depuis 2005, le Togo s’est engagé dans la lutte contre ce phénomène en faisant des lois notamment la loi de 2005 contre le trafic d’enfants, la loi de 2006 portant code du travail des enfants, la loi de 2007 portant code de l’enfant et le code pénal de 2015 qui définit les infractions de traite des personnes, des pratiques assimilées et l’incrimination des auteurs.
Mme Sandrine Bigorra (représentante de l’ONUDC) a de son côté, relevé les trois différentes formes de traite à savoir : l’exploitation sexuelle, le travail forcé et le trafic d’organes. Le nouveau code pénal togolais quant à lui définit dans son article 317 alinéa 2 plusieurs types d’exploitation notamment le mariage forcé, la mendicité, la servitude, l’esclavage a-t-elle ajouté.
Selon elle, la traite des personnes est le 3ème crime le plus rentable au monde après le trafic des armes et la drogue et génère environ 32 milliards de dollars par an pour les trafiquants selon les données des Nations Unies.
Le préfet de Kloto, Assan Koku Bertin a pour sa part, invité tous les acteurs à la lutte contre ce phénomène, qui réduit à néant les efforts des uns et des autres. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE