Six chefs d’Etat de la sous-région ont déjà foulé vendredi le sol togolais où ils prendront part samedi à un sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), a constaté l’Agence Savoir News.
Il s’agit des présidents Patrice Talon (Bénin), George Weah (Liberia), Macky Sall (Sénégalais), Ibrahim Boubacar Keïta (Mali), Mahamadou Issoufou (Niger) et Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire).
D’autres chefs sont attendus dans la matinée de samedi, avant le démarrage des travaux à l’Hôtel 2 Février. Ce sommet sera consacré exclusivement à la crise qui secoue la Guinée-Bissau.
La Guinée-Bissau traverse une grave crise politique, après la destitution en août 2015 par le président José Mario Vaz de son Premier ministre, Domingos Simoes Pereira, responsable du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau (PAIGC).
MM.Vaz et Pereira (membres du même parti), ne s’entendaient plus sur la direction du pays, notamment au sujet de la corruption.
José Mario Vaz a depuis lors nommé plusieurs Premiers ministres, dont le dernier fin janvier, Augusto Antonio Artur Da Silva. Celui-ci est en principe chargé de former un gouvernement et d’organiser des législatives dans les prochains mois. Mais les partis signataires d’un accord de sortie de crise signé à Conakry en octobre 2016 ont refuser de le soutenir.
Cet accord prévoit une « procédure consensuelle » pour choisir un Premier ministre « ayant la confiance du président » et devant rester en place jusqu’à des élections législatives.
Plusieurs missions de la Cédéao et des sanctions
Faure Gnassingbé, président togolais et président en exercice de la Cédéao a envoyé ces derniers mois, plusieurs missions en Guinée-Bissau, qui ont constaté que la nomination du Premier ministre de consensus, telle que préconisée par l’accord de Conakry, n’a pas été respectée.
Situation qui a d’ailleurs poussé la Cédéao à prendre des sanctions collectives et individuelles à l’encontre de toutes les personnes ou organisations qui entravent le processus de sortie de crise en Guinée Bissau, telle que décidé par les chefs d’Etat de la Cédéao le 27 janvier dernier ».
Ces sanctions touchent 14 députés –huit frondeurs du PAIGC et six du Parti de la rénovation sociale (PRS), deuxième formation parlementaire — ainsi que cinq proches de M. Vaz, dont son fils, Emerson Vaz.
Le 18 février, plusieurs milliers de partisans du président José Mario Vaz étaient descendus dans les rues de Bissau pour dénoncer ces sanctions.
Au cours des assises de Lomé, le chef de l’État togolais et ses homologues de la sous-région ouest-africaine vont échanger lors d’un huis clos, autour de la situation sociopolitique qui prévaut en Guinée-Bissau et faire le bilan de la mise en œuvre des différents accords.
Ils aborderont également les questions concernant la situation dans plusieurs pays de la sous-région ouest-africaine, souligne la présidence togolaise. FIN
Junior AUREL