Un atelier régional de formation des Représentants des associations de consommateurs des pays membres de la CEDEAO, représentants des associations nationales de consommateurs et consultants nationaux en infrastructure de la qualité sur le guide des Nations Unies relatif aux principes directeurs pour la protection du consommateur s’est ouvert mercredi soir à Lomé, constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.
L’ouverture des travaux a été présidée par Yaovi Attigbé Ihou (Ministre de l’industrie et du tourisme) en présence de M. Mamadou Traoré (Commissaire de la CEDEAO en charge de l’industrie et de la promotion du secteur privé) et de M. Lonlon Komlan Locoh (Directeur national de l’organisation des Nations Unies pour le Développement industriel).
Organisé par l’ONUDI à travers le programme système qualité de l’Afrique de l’Ouest avec l’appui financier de l’Union Européenne, cet atelier régional sur le guide pratique pour la protection du consommateur s’inscrit dans la mise en œuvre de la politique régionale de la qualité de la CEDEAO visant à établir un cadre pour le développement et l’exploitation d’infrastructures qualité appropriées, pertinentes, efficaces et efficientes pour faciliter le commerce intra régional et international, protéger le consommateur et l’environnement et promouvoir le développement économique durable.
Ce séminaire a pour objectif de renforcer les capacités des structures nationales en charge de la protection des consommateurs, ainsi que les associations de consommateurs, dans le domaine la protection des consommateurs. Il vise également à soutenir la mise en place ou à consolider le cadre réglementaire national permettant d’assurer la protection du consommateur.
Pour Lonlon Komlan Locoh (Directeur national de l’ONUDI), les principes directeurs des Nations Unies pour les consommateurs constituent un ensemble de principes très utiles qui définissent les principales caractéristiques auxquels doivent satisfaire la légalisation, les institutions chargées de la faire respecter et les systèmes de recours pour garantir la protection des consommateurs.
En 2030, les consommateurs africains représenteront environ 500 millions de personnes (en majorité actif) qui seront face à des produits d’origines diverses, de bonne ou mauvaise qualité.
« Compte tenu des intérêts et des besoins des consommateurs de tous les pays, en particulier des pays en développement, il importe de promouvoir un développement économique et social juste, équitable et soutenu et la protection de l’environnement. Cet atelier relatif à la protection des consommateurs, est sans doute une approche pour anticiper les éventuels problèmes de qualité de produits de grande consommation dont la destination privilégiée depuis quelques années est l’Afrique », a-t-il indiqué.
Selon Mamadou Traoré (Commissaire de la CEDEAO en charge de l’industrie et de la promotion du secteur privé), cet atelier régional sur la protection des consommateurs tire sa première justification dans les textes fondamentaux de notre communauté.
En effet, le traité de la CEDEAO, signé en 1975 et révisé en 1993, a fixé le développement et la coopération régionale dans le domaine industriel et de la qualité comme l’une des priorités du processus d’intégration économique régionale.
« C’est dans le souci de renforcer cette coopération régionale que les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont adopté en 2010 la Politique Industrielle Commune de l’Afrique de l’Ouest (PICAO). Cette dernière vise à +maintenir une structure industrielle solide, compétitive au niveau mondial, respectueuse de l’environnement et capable d’améliorer sensiblement les conditions de vie des personnes d’ici à 2030+.
Cet atelier, qui est organisé après la célébration au niveau mondial de la journée internationale des consommateurs le 15 mars dernier, vise à contribuer à l’adoption par notre région d’une approche plus adaptée concernant la prise en charge de la question de la protection des consommateurs », a-t-il précisé.
Un tel dispositif régional de la qualité, a-t-il poursuivi « ne saurait être complet, efficace et véritablement opérationnel sans la prise en compte des besoins de protection des consommateurs, ainsi qu’une demande significative et avisée en matière de qualité ».
Pour le ministre de l’industrie et du tourisme, les consommateurs dont il s’agit ici ne sont autres que vous et moi, c’est-à-dire le troisième maillon du trio composé du producteur, du commerçant et du consommateur qui se trouve être malheureusement celui qui apparaît comme le plus faible : « Cette réalité est préoccupante face au contexte actuel caractérisé par la globalisation et l’ouverture des marchés ainsi que la libéralisation des échanges et plus préoccupante pour les pays de la sous-région, car pour ces pays, le système d’inspection, d’analyse, d’essais et de certification n’est pas encore au point. «
« Quant aux organisations de la société civile, elles ne sont pas encore bien structurées pour pouvoir jouer le rôle de contrepoids face aux producteurs, commerçants et distributeurs de marchandises et services de qualité parfois douteuse, beaucoup plus enclins aux gains faciles et moins préoccupés par la qualité des produits, la protection du consommateur et de l’environnement. Ces produits et services de qualité douteuse peuvent occasionner des conséquences sanitaires, économiques, socioculturelles et environnementales », a relevé M. Ihou.
« Cet atelier vient à point nommé pour le renforcement des capacités des membres des associations en vue de leur permettre de mieux jouer leurs rôles qui ne sauraient être efficaces sans la part de l’Etat car devant une telle situation, quel que soit le dispositif de contrôle de qualité mis en place par l’Etat ou les pouvoirs publics, l’action des associations des consommateurs reste plus que nécessaire et déterminante », a-t-il souligné. FIN
Abbée DJAGLO
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