Représentants des différents gouvernements, des membres des commissions nationales, des délégués d’organisations sous-régionales ont entamé ce mardi à Lomé,un conclave de deux jours dans le cadre des réunions préparatoires de la 3ème conférence d’examen du programme d’action des Nations Unies sur les armes légères et de petit calibre qui se déroulera du 18 au 29 juin à New York, a constaté une journaliste de Savoir News.
Ces assises de New York permettront de passer en revue les progrès réalisés dans la mise en œuvre du programme d’action des Nations Unies en vue de prévenir, d’éliminer et de combattre le commerce illicite des armes légères et de petit calibre sous tous ses aspects (PoA) et de l’Instrument International de Traçage (ITI).
L’ouverture des travaux a été présidée par le lieutenant Colonel Messan Akobi (secrétaire général du ministère de la sécurité et de la protection civile) en présence de Dr. Ivor Fung (représentant de l’ONUDA).
Anselme Yabouri (directeur de l’UNREC) ainsi que des représentants des agences des Nations Unies et des diplomates accrédités au Togo, étaient aussi président.
Organisé par le Bureau des Nations Unies pour les affaires de Désarmement (UNODA), à travers le Centre Régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique (UNREC) avec le soutien financier de l’Union Européenne, ce conclave constitue une phase du Programme d’Action des Nations Unies pour prévenir, éliminer et combattre le fléau du commerce illicite des armes légères et de petits calibres.
« La présente rencontre vise à faire l’état des lieux sur les avancées enregistrées ainsi que les lacunes et défis rencontrés au plan régional du programme d’action. Dans un contexte de montée des tensions, les conflits armés inter et intra étatiques, la circulation et l’usage illicite des armes constituent l’épée de Damoclès pesant sur la sécurité de tous, Nations du nord et sud, riches et pauvres, industrialisées et non industrialisées, car partageant un destin commun sur une même planète », a indiqué M. Yabouri.
« L’émergence d’acteurs non étatiques de plus en plus sophistiqués que sont les réseaux criminels, les groupes rebelles et terroristes compliquent davantage l’équation soulignant ainsi la gravité de la menace que la circulation illégal et l’usage des armes peut causer. Aussi, la mise en œuvre de stratégies efficaces à l’échelle globale pour lutter contre ces phénomènes et renforcer les capacités en matière de contrôle de la circulation des armes et munitions, est aujourd’hui une exigence primordiale », a-t-il ajouté.
« Il n’est un secret pour personne que la prolifération et le trafic illicite des armes légères et de petits calibres, sont des phénomènes répandus un peu partout en Afrique. Un grand nombre de pays sont affectés par les conséquences désastreuses de ces phénomènes et font ainsi face à l’exacerbation des tensions et conflits. Les crises humanitaires, le radicalisme et l’extrémisme violent, le crime organisé et le terrorisme qui en résulte, constituent de sérieux défis à la paix, la sécurité et le développement socio économique « , a précisé pour sa part le lieutenant colonel Akobi.
« Il importe donc d’œuvrer pour une approche beaucoup plus globale dans le renforcement de la mise en œuvre du programme d’action, une approche qui tient notamment compte de la bonne gouvernance, de la sécurité, de la justice, du développement mais aussi des questions du genre et des droits des victimes », a-t-il poursuivi.
« Il est souhaitable que tous les Etats membres des Nations Unies particulièrement ceux des pays africains qui figurent parmi les victimes de la circulation illicite des armes légères et de petits calibres mettent effectivement en œuvre le programme d’action des Nations Unies ainsi que l’instrument international permettant l’identification et le traçage rapide et fiable des armes légères et de petits calibres », a-t-il conclu.
Durant les deux jours, les discussions porteront surtout sur la participation de l’Afrique à la prochaine conférence d’examen du programme d’action des Nations Unies sur les armes légères et de petits calibres et porteront sur un éventail de questions incluant la gestion des sites de stockage, le marquage des armes, l’enregistrement, le traçage, la collecte et la destruction, les contrôles aux frontières, l’assistance et le coopération.
Les questions liées aux munitions, les défis et opportunités qu’apportent les nouvelles technologies aux efforts de lutte contre le commerce illicite des armes, seront également au menu des débats.
Notons que les 12 et 13 avril, le même conclave réunira les Etats d’Afrique australe et de l’Est.
En rappel, le programme d’action des Nations Unis est un document politiquement contraignant. Il permet de prévenir, d’éliminer et de combattre la circulation illicite des armes légères et de petits calibres. Cet instrument à la différence des autres, ne nécessite ni la signature, ni la ratification de la part des pays. Ils sont par contre invités à prendre des mesures pour se l’approprier en vue de sa mise en œuvre. FIN
Chrystelle MENSAH
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