Les femmes de Yaha et des villages environnants (localité située à environ 60 km au nord-est de Kpalimé) ont été sensibilisées vendredi sur leurs droits, activité qui s’inscrit dans le cadre de la journée internationale de la femme, célébrée le 8 mars dernier, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.
C’était à l’occasion d’une causerie-débats sur la promotion des droits et devoirs de la femme, autour du thème de l’année « Féministe tant qu’il le faudra ».
Au cours de cette rencontre, ces femmes ont été aussi appelées à envoyer leurs enfants filles à l’école.
Initiée par l’Ong Alliance Fraternelle Aide pour le Développement (AFAD) en partenariat avec l’Ong suisse « IAMANEH/Suisse » et « Men Engage », cette manifestation entend permettre aux femmes de ces zones regroupées dans des clubs des mères, d’être informées de l’existence d’une journée internationale dédiée aux femmes pour le rappel et la promotion de leurs droits.
Au cours de la causerie, Mmes Adékambi Bayi et Oké Mery du Groupe de réflexion et d’action Femme et Développement (GF2D) ont tout d’abord fait l’historique de cette journée de 8 mars, qui selon elles, a été une occasion d’amener les femmes à revendiquer leurs droits par une lutte sanglante.
Elles ont ensuite avec des images à l’appui, rappelé aux femmes de Yaha et des villages environnants, les violences dont sont victimes les femmes et les filles notamment le harcèlement sexuel, les violences, l’inceste, le mariage forcé et la discrimination de la part des hommes.
Les deux oratrices ont affirmé que, face à cette situation, il faut qu’il y ait un changement positif en faveur de la promotion des droits. Elles ont rappelé que les femmes et les hommes ont les mêmes droits. Aussi ont elles précisé, à leur auditoire qu’elles ont droit à l’éducation, à la terre, à l’héritage, au mariage, au vote, d’être candidate à une élection, à la religion de leur choix, à un travail décent, à la participation, à la liberté de pensée et d’expression, à une justice équitable.
Mmes Adékambi et Oké ont également parlé aux femmes de Yaha et des villages environnements des devoirs qui les incombent à savoir les devoirs au foyer qu’elles doivent bien remplir, d’assister leurs maris et leurs enfants dans leur instruction scolaire.
Cette causerie a été suivie de l’intervention de Mlle Flurry Ren, corps de la paix et enseignante au CEG Kpacopé qui a par une scène a expliqué aux femmes de Yaha, l’importance de la scolarité de la jeune fille.
Pour convaincre son auditoire de la nécessité d’envoyer leurs enfants filles à l’école, elle a mis en exergue quelques chiffres qui montrent la faiblesse des femmes instruites en Afrique. C’est ainsi qu’elle a précisé que sur 33 millions d’enfants de moins de 15 ans qui ne fréquentent pas, 64% sont de filles. Et sur 150 millions de personnes adultes qui ne savent pas lire ou écrire, 62% sont des femmes.
« Une mère instruite est susceptible d’envoyer son enfant à l’école, les pays dans lesquels il y a une égalité éducative entre les hommes et les femmes, il y a une meilleure productivité économique que les pays dans lesquels cette égalité fait défaut », a souligné l’oratrice.
« Donc quand vous envoyez vos filles à l’école vous le faites pour la fille, pour vous-même, pour vos petits-enfants et pour le Togo », a conclu Mlle Flurry Ren.
Pour Tomety Dovi Emmanuel (coordinateur d’AFAD), la célébration de la journée internationale de la femme, est une occasion de partager avec les femmes des zones enclavées, des informations sur les idéologies qui entourent cette journée.
Il a invité les femmes à prendre courage et à s’engager davantage à assumer leurs responsabilités.
Il a aussi sollicité l’accompagnement et l’implication des hommes aux côtés des femmes dans ce combat pour l’émancipation et l’autonomisation des femmes pour améliorer les conditions de vie de celles-ci pour que leurs souffrances soient amoindries.
Selon Dansou Mensah de l’action sociale d’Adéta, le 8 mars est une manifestation qui fait appelle à la promotion des droits de la femme. Il a souhaité qu’à travers ces manifestations, les femmes de Yaha puissent connaître réellement leurs droits et en jouir réellement. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE