La cour d’appel de Niamey a commué lundi à « deux ans de prison dont un avec sursis », la peine de deux ans ferme prononcée en première instance en juillet 2017 contre Baba Alfa, un journaliste d’une chaîne de télévision indépendante nigérienne, accusé d’usurpation de la nationalité nigérienne, a annoncé son avocat.
« Ce procès de longue haleine a fini par être vidé (par la cour d’appel), Baba Alfa a pris deux ans dont un an assorti de sursis », a affirmé aux journalistes son avocat Oumarou Hassane.
Baba Alfa et son père, âgé de 70 ans, sont écroués depuis le 3 avril 2017 à la prison de Niamey, initialement pour « faux et usage de faux en écriture » en lien avec la nationalité nigérienne du journaliste. Le journaliste devrait donc sortir de prison après avoir purgé sa peine début avril, a ajouté l’avocat.
Le 18 juillet 2017, les deux prévenus avaient été condamnés en première instance à deux ans de prison ferme après la requalification en « usage de faux ». Les deux prévenus avaient été également condamnés « à dix ans de privation de tout droit civique et politique » et « l’interdiction de tout emploi public ».
Selon la presse, Baba Alpha serait de « nationalité malienne » et aurait acquis la nationalité nigérienne « de manière irrégulière ».
La cour d’appel a « annulé le jugement » en première instance et « ne s’est pas prononcée sur la dégradation civique » donc « nous considérons que Baba Alfa retrouve ses droits civiques », a-t-il estimé Me Oumarou.
Jusqu’à son arrestation, Baba Alpha était présentateur du journal de la chaîne de télévision Bonféreye basée à Niamey. « Baba Alfa est né et a grandi au Niger, il n’a d’autre nationalité que la nationalité nigérienne », avait plaidé Boubacar Mossi, un autre avocat, après l’arrestation du journaliste.
Baba Alfa est « un journaliste très critique à l’égard du régime », selon Me Mossi. « Apparemment, à défaut de lui trouver une faute dans le cadre de l’exercice de sa profession, (on) est allé trouver une faute de nature privée », avait dénoncé Me Mossi.
SOURCE : AFP