Un millier d’artistes venus de plus de 50 pays, des dizaines de milliers de spectateurs… Le Masa, Marché des Arts du Spectacle Africain d’Abidjan, grand rendez-vous pluridisciplinaire qui s’ouvre samedi jusqu’au 17 mars a retrouvé son rayonnement du passé.
« On a dépassé ce qu’on était avant la crise », affirme Chantal N’Cho Nabalema, responsable de la communication.
Créé en 1993 sous l’impulsion de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), le Masa, biennale qui vise à faciliter aux artistes africains l’accès au marché international, s’était éteint à petit feu avec la décennie de crise politico-militaire pour disparaître complètement avec les violences post-électorales de 2010-2011 (3000 morts).
Relancé en 2014, il a retrouvé son lustre en 2016 pour redevenir cette année le grand rendez-vous qu’il était auparavant.
Cette année, sept disciplines sont au rendez-vous: musique, danse, théâtre, conte mais aussi arts de la rue, humour et slam.
65 groupes (385 artistes) ont été invités par le Marché alors qu’une centaine d’autres (700 artistes, payés au cachet ou aux frais partiellement remboursés) sont au programme. Les artistes viennent de toute l’Afrique mais aussi de diasporas vivant au Japon, Haïti ou Canada.
Avec une quinzaine de scènes différentes dans Abidjan et notamment dans les quartiers populaires de Yopougon, Abobo, Adjamé ou Kumasi, le Masa va cette année se déployer dans plusieurs villes de l’intérieur du pays comme Bouaké ou Korhogo.
« On a toujours voulu que le spectacle soit ouvert à tout le monde. Là, on fait un pas de plus », estime Mme N’Cho Nabalema, qui souligne que le Masa 2018 a aussi mis en place des rencontres et des ateliers pour permettre aux professionnels, tourneurs et organisateurs de se rencontrer et se perfectionner. Plus de 200 professionnels sont déjà accrédités.
La programmation est si dense qu’il est « difficile » de sortir des têtes d’affiche mais l’édition 2018 devrait notamment briller, selon les organisateurs, grâce aux conteurs et aux danseurs avec la présence de grandes pointures.
Au niveau musical, le champ sera aussi vaste avec notamment les éclectiques Fredy Massamba, Seun Olota et David Tayorault, les jazzmen Paco Sery et Luc Sigui ou encore de nombreux artistes plus traditionnels de renom dont P-Pentanonique ou Maria de Barros.
Les femmes battantes du mont Kloto ont célébré jeudi, et pour la 4ème édition, la journée internationale de la femme à travers une caravane dans les rues de Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé) et une formation au siège de l’association sur « la gestion des conflits dans une organisation », a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.
Des femmes des Forces Armées et des Forces de sécurité de Kpalimé, étaient également de la fête.
SOURCE : AFP