Le dialogue inter-togolais s’ouvrira le 15 février à Lomé entre les acteurs politiques togolais. Au sein de l’’état major de certains politiques, c’est la veillée d’armes. L’Agence Savoir News a approché Gerry Taama, le président du Nouvel Engagement Togolais (NET, opposition).
Pour ce dernier, il faut simplement « prier pour que le Seigneur assiste les futurs membres de ce dialogue, à mettre l’intérêt supérieur du pays en avant ».
Savoir News : Quel est votre état d’esprit, à quatre jours de l’ouverture des débats ?
Gerry Taama : C’est une bonne nouvelle que ce dialogue s’ouvre enfin. Depuis le 8 octobre dernier, nous avons ouvertement demandé aux protagonistes de s’assoir et discuter. Nous croyons aux vertus du dialogue, surtout quand aucune des parties ne semble avoir les moyens de prendre le dessus.
Etes-vous inquiets ? Si oui, pourquoi ?
Nous sommes assez inquiets par rapport à certaines exigences. Le gouvernement parle d’un dialogue qui devrait modifier le texte constitutionnel qui sera soumis au référendum alors que la coalition des 14 dit vouloir le retour à la constitution de 92. Les positions sont assez extrêmes. De notre côté, nous sommes pour une révision consensuelle devant aboutir à un vote à l’assemblée nationale.
On vous a vu aux côtés de vos camarades de la coalition au début des manifestations. Ensuite, vous avez disparu. Pour quelles raisons ?
Les manifestations des 4 et 5 octobre 2017 ont été émaillées de violence, c’est à la suite que nous avons fait l’appel du 8 octobre. Il ne faut pas régler une injuste par une autre injustice. Les deux parties semblaient se neutraliser à l’époque. Il fallait aller au dialogue. Je regrette un peu qu’on ai mis autant de temps à se rendre à l’évidence du dialogue, mais il n’est pas tard.
Pour Jean Pierre Fabre, les mesures d’apaisement doivent être prises avant le début des discussions proprement dites. Comment analysez-vous sa réaction ?
Nous trouvons que ces mesures d’accompagnement peuvent aussi être concomitantes au dialogue. Je crois que c’est la formule adoptée. Nous engageons le gouvernement à procéder aux libérations avant le début du dialogue, pour gagner du temps
Certains leaders de cette coalition estiment aussi que le prochain dialogue doit se dérouler uniquement entre le pouvoir et une délégation de la coalition. Ces genres de réactions vous gênent ?
Pas spécialement. Le dialogue peut être mené par tout parti de l’opposition. Ce qui nous gêne c’est les motifs de cette exclusion. L’exercice politique ne se limite pas aux manifestations. Nous avons décidé depuis 2014 de ne plus entrer dans les regroupements politiques. Et nous y tenons.
Le ministère de l’administration territoriale est notre partenaire pour les affaires politiques. S’il décide que seule la manifestation de rue confère sa légitimité à un parti politique, nous nous inclinerons. Ce dialogue, on l’a tellement attendu et il ne faudrait pas que l’hypothèse de notre présence le fasse capoter. Bien entendu, nous croyons qu’un critère reposant sur les activités antérieures de partis notamment la participation aux élections importantes. Mais si notre seule absence va permettre au dialogue d’aboutir, nous nous inclinons.
Selon vous, existe-t-il de sujets à éviter pour le bon déroulement des discussions ? Si oui, lesquels ?
Pour nous, il y a juste le sujet de la révision constitutionnelle et l’amélioration du cadre électoral qui doivent être à l’ordre du jour, avec les acteurs politiques exclusivement. Les autres débats auront lieu soit à l’assemblée nationale ou dans d’autres cadres.
Votre mot de la fin ?
Il faut prier pour que le Seigneur assiste les futurs membres de ce dialogue, à mettre l’intérêt supérieur du pays en avant. FIN
Propos recueillis par Junior AUREL