L’attentisme en matière de régulation des monnaies virtuelles retarde la France dans l’innovation autour de la « blockchain » et fait courir un risque aux épargnants, alertent les économistes Jérôme Mathis et Zahreddine Touag, dans une tribune au « Monde ».
Tribune. Les cryptomonnaies sont considérées par le ministère de l’économie comme un moyen de paiement. Bercy a annoncé, mardi 16 janvier, la création d’une mission chargée de proposer des réglementations contre leur utilisation à des fins d’évasion fiscale, de blanchiment ou de financement d’activités criminelles ou de terrorisme.
Le ministre de l’économie a demandé par ailleurs à la présidence argentine du G20 qu’elle se saisisse de cette question. Cette initiative gouvernementale, qui doit être saluée tant il est urgent d’affiner la régulation des mouvements de capitaux réalisés en monnaies virtuelles, ne doit toutefois pas faire oublier qu’il est également temps de définir le statut financier des cryptomonnaies.
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La France n’attend qu’une clarification réglementaire sur les cryptomonnaies pour entrer de plain-pied dans la course à la création de services liés à leurs technologies sous-jacentes de « registre distribué » (la « blockchain ») et les technologies à venir (comme le «hashgraph») qui ne vont pas tarder à révolutionner notre quotidien.
La participation française à l’innovation mondiale requiert l’existence d’un écosystème financier capable de stimuler le développement des entreprises d’avant-garde dans ce domaine. C’est là que le bât blesse actuellement puisque, du point de vue de la réglementation financière, les cryptomonnaies sont encore considérées par l’Autorité des marchés financiers comme un «ovni».
L’absence d’identification de cette classe d’actifs érige une barrière derrière laquelle attendent des professionnels de la finance (banques, assurances, fonds d’investissement, courtiers…) pour travailler avec les acteurs de la nouvelle technologie liée à la blockchain (entrepreneurs, start-up, investisseurs…).
Opportunité
Derrière cette barrière, on trouve au premier rang des fonds d’investissement et des courtiers impatients de pouvoir répondre à la demande de leurs clients qui souhaitent acquérir des actifs numériques, puis les banques de dépôts qui se proposent de conserver ces actifs de manière sécurisée, et enfin les compagnies d’assurance qui auraient en charge de garantir les dépôts.
Jérôme Mathis (Professeur d’économie à l’université Paris-Dauphine) et Zahreddine Touag (Cofondateur de l’Association française pour la gestion des cybermonnaies/AFGC)