La nonciature apostolique à Kinshasa, l’ambassade du Vatican, a rapporté lundi avoir répertorié des « tirs à balles réelles » dans six villes à travers la République démocratique du Congo pour disperser dimanche des marches interdites contre le pouvoir.
Dans une « note technique », elle écrit que les forces de l’ordre ont utilisé des balles réelles dans la capitale Kinshasa, à Kisangani (nord-est), à Goma et Bukavu (région du Kivu, est), Lubumbashi (sud-est) et Mbuji-Mayi (centre), d’après le décompte intitulé « paroisses perturbées par les forces de l’ordre (gaz lacrymogène, tirs de balles réelles, paroisses encerclées) ».
Ces marches ont été organisées par un collectif catholique après la messe pour demander au président congolais Joseph Kabila de respecter un accord politique signé fin 2016 et de s’engager à quitter le pouvoir.
Dans sa « note technique » authentifiée par l’AFP, la nonciature donne le même « bilan provisoire » de six morts à Kinshasa que les Nations unies et répertorie un plus grand nombre de blessés (60 contre 57) et d’arrestations (210 contre 111).
La police congolaise fait état de deux morts par « balles perdues » à Kinshasa.
La nonciature affirme qu’ »au moins un prêtre » a été blessé et « au moins » trois autres ont été arrêtés à Kinshasa.
Une des victimes, tuée devant une église, était « une aspirante à la vie religieuse ».
Dans toute la République démocratique du Congo, 61 paroisses ont été visées, selon la nonciature, dont 40 à Mbuji-Mayi et 13 dans la capitale Kinshasa qui en compte environ 160.
La RDC compte 47 diocèses regroupés dans six provinces ecclésiastiques (archidiocèses).
Le deuxième et dernier mandat du président Kabila s’est achevé le 20 décembre 2016.La commission électorale a programmé des élections présidentielles le 23 décembre 2018.
SOURCE : AFP