Crise au Togo: Des milliers de femmes de la coalition de l’opposition dans les rues de Lomé

Des milliers de femmes ont battu le pavé ce samedi à Lomé, contre le pouvoir en place, a constaté l’agence Savoir News.

A l’appel des femmes de la coalition des 14 partis politiques de l’opposition, les manifestantes, vêtues pour la plupart en noir, ont sillonné certaines rues de la capitale, avant de se rassembler pour un meeting.

Parties de trois points de rassemblement, ils ont scandé durant tout leur parcours, des slogans hostiles au régime en place. Au milieu de la foule, on notait également la présence des hommes dont Jean Pierre Fabre, chef de file de l’opposition (vêtu de tee-shirt noir).

« L’initiative prise par les femmes est à louer, car elles partagent le même fardeau, à côté de leur mari », a déclaré à l’Agence Savoir News, Jean Pierre Fabre.

« Et quand les femmes prennent de telles décisions, cela veut dire que le moment crucial est arrivé », a-t-il ajouté.

C’est la première fois que les femmes seules, décident de marcher à travers les rues de la capitale, depuis le début de la crise en août.

« C’est nous autres femmes qui portons surtout le fardeau dans cette situation que traverse notre pays. Les jeunes sont au chômage, l’activité économique est au ralenti. Nous voulons que les choses changent dans ce pays », a déclaré à l’Agence Savoir News, une manifestante, vêtue de chemise noire, un drapelet accroché dans les chevaux.

Le Togo traverse une nouvelle crise depuis 5 mois, avec des manifestations répétées de la coalition de l’opposition. Ce regroupement de 14 partis politiques de l’opposition exige notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger. Certains leaders de cette coalition demandent également le départ du président Faure Gnassingbé.

La communauté internationale a appelé à plusieurs reprises, les protagonistes de la crise à des discussions, afin de trouver une solution durable à cette crise. Le dialogue annoncé depuis plus de deux mois par le gouvernement peine à démarrer.

Outre les mesures d’apaisement exigées par l’opposition, les deux parties sont à couteaux tirés sur la présence ou non d’un médiateur à ces discussions.

Mardi dernier, le président de la Guinée — l’un des deux médiateurs dans la crise qui se secoue le Togo — a proposé que le dialogue se déroule entre le 23 et le 26 janvier.

« Vous savez qu’au niveau de la CEDEAO et de l’UA, nous sommes préoccupés par la situation au Togo, et nous voulons vraiment œuvrer pour que les conditions d’un dialogue apaisé et responsable puisse se réaliser. C’est pourquoi, j’ai reçu la délégation de l’opposition togolaise et qui va maintenant aller au Ghana en concertation avec mon frère du Ghana pour que nous aidions nos frères du Togo à réaliser un dialogue apaisé », avait-il précisé devant une délégation de la coalition, qu’il a reçue à Conakry lundi et mardi dernier.

La même délégation a été reçue par le président ghanéen Nana Akufo-Addo, deuxième médiateur dans la crise qui secoue le pays. FIN

Junior AUREL

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