« La démission de Faure Gnassingbé n’a jamais été une revendication officielle », a clamé dimanche Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson (coordonnatrice de la coalition de l’opposition), lors d’une émission sur Pyramide Fm.
Ce regroupement de 14 partis politiques de l’opposition manifeste contre le régime en place, depuis plus de quatre mois.
« Nos exigences sont les mêmes et sont mêmes consignées dans un mémorandum que nous avons diffusé en direction des partenaires du Togo, et les points n’ont jamais évolué », a souligné Mme Adjamagbo-Johnson.
« La démission de Faure Gnassingbé n’a jamais été une revendication officielle. Par contre, les populations, frustrées par ce qui se passe, expriment souvent cette volonté de voir le chef de l’Etat, démissionner », a-t-il indiqué.
Depuis le début de la crise qui secoue le Togo, la coalition de l’opposition exige notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.
Certains leaders de ce regroupement notamment Jean Pierre Fabre (Chef de file de l’opposition) ont toujours affirmé haut et fort que tout dialogue portera forcément sur « les conditions de départ du chef de l’Etat ».
« Oui…, mais on n’a pas demandé la démission du chef de l’Etat. Mais il y a un raisonnement cohérent : d’abord, nous voulons le retour à la constitution de 1992. Et ce retour à la constitution de 1992 va avoir un certain nombre d’implications. Et parmi ces implications, il y aura la question de savoir : quoi faire du mandat actuel du chef de l’Etat qui est un mandat de trop », a indiqué Mme Adjamagbo-Johnson.
« Nous disons que dans les discussions, nous verrons les implications. Qu’on ne nous dise pas — parce que nous voulons simplement faire appliquer une constitution que le peuple s’est donnée — que nous demandons la démission du chef de l’Etat », a-t-elle ajouté.
Mais quelles sont ces +conditions de départ du président Faure Gnassingbé+, qui n’impliqueront pas sa démission? S’interrogent bon nombre d’observateurs de la scène politique togolaise.
A l’allure où vont les choses, les leaders de la coalition ont intérêt à être cohérents, dans leurs déclarations, surtout que les tractations sont actuellement en cours, pour ce dialogue qui peine à démarrer.
Samedi, le pouvoir et l’opposition se sont encore mesurés sur le terrain, à travers des manifestations parallèles à Lomé et à l’intérieur du pays.
Par ailleurs, réagissant par rapport aux activités de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Mme Adjamagbo-Johnson, a martelé : « Il n’y aura pas d’échéance au Togo, sans que nous n’ayons discuté. Nous discuterons et nous réglerons tous les problèmes relatifs aux institutions, aux cadres d’organisations des élections… C’est trop facile pour ce régime de croire qu’il va manœuvrer pour nous amener encore à des élections dans des conditions qui sont les mêmes que celles du passé. C’est une façon de pousser le peuple à chercher le changement autrement ».
La communauté internationale (ONU, USA, France, UE, UA, CEDEAO….) a appelé à plusieurs reprises, les protagonistes de la crise à des discussions, afin de trouver une solution durable à cette crise.
Outre des « mesures d’apaisement » exigées par l’opposition avant les pourparlers, les deux parties sont à couteaux tirés sur la présence ou non d’un médiateur à ces discussions. FIN
Junior AUREL
Savoir News, la Maison de l’Info