13 janvier 2018 : grande journée d’ambiance prévue à Lomé et à l’intérieur du pays, opposition et parti au pouvoir ayant décidé de prendre d’assaut les rues.
A Lomé, les partisans des 14 partis politiques de la coalition — qui manifestent depuis plus de quatre mois contre l’actuel régime — battront le pavé dans les rues. Ils partiront de leurs trois points traditionnels de rassemblement, sillonneront les artères de la capitale togolaise, avant de chuter devant l’hôtel Sancta Maria, en bordure de mer. Les partisans de la coalition seront aussi dans les rues de certaines villes.
La coalition de l’opposition exige notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger. Certains leaders de ce regroupement demandent également le départ du président Faure Gnassingbé.
« Il ne reste qu’à amplifier la mobilisation. Le chef de l’Etat se leurre sur notre niveau de détermination », a déclaré à l’Agence Savoir News Jean Pierre Fabre (chef de file de l’opposition)
Toujours ce samedi, les militants et sympathisants de l’Union pour la République (UNIR, au pouvoir), battront le pavé dans les rues de plusieurs villes, à l’exception de la ville de Lomé où il est prévu des « festivals de danses traditionnelles ».
« Nous organisations des +marches pour la paix+ demain (samedi) à Dapaong, Kara, Bassar, Tchamba, Sotouboua, Atakpamé et Tsévié », a confié à l’Agence Savoir News Aklesso Atcholé (Secrétaire exécutif de l’Union pour la République/UNIR, parti au pouvoir).
Dans la capitale, il est prévu des « festivals de danses traditionnelles », a-t-il souligné.
Ces réjouissances vont se dérouler à trois endroits différents de la capitale : EPP d’Adétikopé, terrain de Forever (ancienne Sazof) et le Lycée d’Agoè Centre.
— Une situation qui s’enlise —
Au fil des jours, la situation s’enlise, les protagonistes de la crise toujours campés sur leur position. Le dialogue annoncé depuis début novembre par le gouvernement peine à démarrer. Aucun pas franchi, le « comité préparatoire » devant baliser le terrain pour les prochaines discussions, n’a pas démarré ses travaux. Ce comité n’est même pas encore été installé.
Apparemment, les médiations ghanéenne et guinéenne ne s’intéressent plus trop au cas togolais, car lassées par des petits calculs politiques.
La communauté internationale (ONU, USA, France, UE, UA, CEDEAO….) a appelé à plusieurs reprises, les protagonistes de la crise à des discussions, afin de trouver une solution durable à cette crise.
L’opposition exige certaines « mesures d’apaisement » avant les pourparlers notamment la libération de toutes les personnes arrêtées dans le cadre des manifestations et le retrait total des forces de l’ordre à Mango, Bafilo et Sokodé. Ces opposants exigent aussi la libération des personnes détenues dans l’affaire des incendies des marchés.
Outre les mesures d’apaisement, les deux parties (coalition de l’opposition et le pouvoir) sont à couteaux tirés sur la présence ou non d’un médiateur à ces discussions.
Pour le pouvoir, il n’est plus nécessaire de faire appel à une quelconque médiation.
D’ailleurs, le Ghana et la Guinée ne mènent pas une médiation, il s’agit plutôt d’une mission de « bons offices », avait précisé Christian Trimua (ancien ministre et conseiller à la présidence), lors d’une émission sur une radio privée.
Quelques jours plus tard, ce dernier a averti l’opposition, sur une autre radio privée : « Nous n’irons pas à un dialogue pour négocier le départ immédiat ou futur du chef de l’Etat. Nous le disons et les gens pensent que c’est une blague ».
« Dans un dialogue, nous n’irons pas négocier la démission immédiate ou un engagement sur des mandats futurs du chef de l’Etat. Ça ne passera pas », avait-il martelé.
Pour bon nombre d’observateurs, ce dialogue a déjà du plomb dans l’aile.
« Même en présence d’un médiateur ou d’un facilitateur, les discussions ne donneront rien. Car les positions sont trop tranchées », a estimé un politologue. FIN
Junior AUREL
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