« Certains responsables religieux et politiques veulent construire leur succès sur des pratiques abusives et des manipulations ethniques et ou religieuses », a pointé du doigt, David Ourna-Gnanta (cadre UNIR/parti au pouvoir), lors d’une conférence de presse.
Ce dernier a saisi le cadre d’un dîner de presse jeudi placé sous le thème: « Instrumentalisation de l’ethnie et de la religion à des fins politiques : Une menace pour la cohésion nationale et le progrès démocratique au Togo », pour dénoncer les impacts ethnico-religieux qui menacent la paix et la cohésion sociale au Togo.
« La soif et la volonté qu’exprime le peuple togolais pour un changement démocratique sont fondées sur des bases ethniques, qui ont servi depuis longtemps de définition identitaire comme de ligne de fracture au sein des sociétés. L’on ne peut nier l’existence, voire l’irréductibilité des consciences ethniques. Ce qui favorise le fait que l’ethnicité peut faire l’objet d’instrumentalisation de la part des différents partis qui s’engagent dans la course au pouvoir. Il n’y a pas de religion ou d’ethnie violente, mais seulement des gens violents. Nous devons dans notre esprit être entièrement togolais avant tout », a souligné M. Ourna-Gnanta.
« Il arrive parfois que même les confessions religieuses, qui pourtant prônent un message de paix, d’amour, de réconciliation, n’échappent pas aux clivages ethniques (…). Cela devient d’autant plus inquiétant quand nous, acteurs politiques, leaders d’opinions, journalistes pour ne citer que ceux-là, au lieu d’œuvrer à l’éducation des populations dans le sens de l’édification de cette nation togolaise, nous les instrumentalisons en créant des plaies sociales dont la cicatrisation prendra assez de temps », a-t-il poursuivi.
Tout en invitant l’ensemble de la classe politique au respect de la charte des partis politiques en ses articles 3 et 6, M. Ourna-Gnanta lance un appel à toute la classe politique togolaise à éviter le boycott et à opter en toute situation, pour un « dialogue sincère, sans subterfuges dans un esprit républicain, afin d’éviter de répéter les erreurs commises dans le passé et qui ont conduit à la situation actuelle dans le pays ».
Précisons que le Togo traverse depuis plus de quatre mois, une nouvelle crise, avec des manifestations en série de la coalition de l’opposition.
Ce regroupement de 14 partis politiques exige notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.
La communauté internationale a appelé les protagonistes de la crise à des discussions, afin de trouver une solution durable à cette crise.
Le dialogué annoncé depuis début novembre par le gouvernement, peine à démarrer. FIN
Chrystelle MENSAH
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