Bénin /Social: Les magistrats en grève de 5 jours à partir de lundi

L’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) a appelé jeudi ses membres à cesser le travail à partir du 8 janvier, pour dénoncer une loi interdisant le droit de grève dans certains secteurs, dont la justice.

« Ne pouvant tolérer un recul démocratique, ni une vassalisation du pouvoir judiciaire et de ses acteurs, l’Unamab estime qu’il est urgent de riposter avec vigueur à la liquidation amorcée de la démocratie béninoise acquise de hautes luttes », a-t-elle écrit dans un communiqué diffusé jeudi soir.

La grève, qui débutera lundi 8 janvier, doit durer cinq jours.

Le Parlement béninois a voté le 28 décembre 2017 une loi controversée qui exclut notamment du droit de grève militaires, gendarmes, policiers, ainsi que les personnels de la santé et de la justice.

L’annonce de la grève des magistrats a aussitôt suscité des inquiétudes dans les tribunaux de Cotonou, où beaucoup s’inquiètent d’une nouvelle paralysie du système judiciaire.

« J’ai un client qui devrait être libéré le 8 janvier prochain. Avec l’annonce de ce mouvement de débrayage, je ne sais pas ce que deviendra son cas », a ainsi confié un avocat à un journaliste de l’AFP.

La loi, qualifiée de « liberticide » par les magistrats de l’Unamab, a été défendue jeudi par le ministre de la Justice, Joseph Djogbénou.

« L’Etat peut, aux fins de l’intérêt général et des objectifs à valeur constitutionnelle, interdire à des agents déterminés le droit de grève », a-t-il souligné lors d’un point presse mercredi.

Le Bénin a connu ces derniers mois une série de mouvements sociaux pour protester contre la politique économique du président Patrice Talon, notamment dans les secteurs de la santé et de l’éducation.

Patrice Talon, un ancien homme d’affaires qui a fait fortune dans le coton, a engagé le Bénin, petit pays d’Afrique de l’Ouest, dans la voie des réformes libérales pour tenter de faire face au ralentissement de l’économie.

SOURCE : AFP