« Toutes les conditions sont réunies pour aller au dialogue », a affirmé ce jeudi des membres du gouvernement, lors d’une conférence de presse, invitant l’opposition « à œuvrer de bonne foi pour un heureux aboutissement » des discussions.
« Pour le gouvernement, toutes les conditions sont réunies pour aller au dialogue. Les représentants des principaux partis politiques seront conviés à des consultations, afin de recueillir leur avis et leurs suggestions concernant les modalités des discussions », souligne la déclaration lue lors de cette conférence.
« C’est pourquoi, le Gouvernement lance un appel patriotique à tous les acteurs politiques, aux organisations de la société civile et aux autorités religieuses et traditionnelles pour que chacun puisse contribuer aux efforts d’apaisement et de décrispation en cours », souligne le texte.
Quatre ministres étaient à la table d’honneur : Gilbert Bawara (fonction publique), Pius Agbétomey (justice), Yark Damehame (sécurité) et Payadowa Boukpéti (administration territoriale).
Le gouvernement a estimé avoir « accentué » depuis le 6 novembre, « les mesures d’apaisement et de décrispation afin de créer une atmosphère de confiance et de sérénité et a réitéré son appel au dialogue ».
Comme « mesures », la levée des restrictions temporaires qui avaient été décidées pour limiter les marches et les manifestations de rues en semaine, la mise en place d’un dispositif concerté pour encadrer les manifestations et prévenir les risques de débordements et d’incidents, la restitution des engins à deux roues saisis, à Lomé, lors de la manifestation du septembre, la libération, suite à une mesure de grâce présidentielle, de 42 personnes, membres de la coalition des 14 partis, qui avaient été interpellées, jugées et condamnées à des peines de prison ferme pour délits divers commis en marge des manifestations.
Le gouvernement n’a pas passé sous silence la libération du secrétaire général du PNP.
« Pour ce qui concerne les personnes interpellées et dont les dossiers sont en cours d’instruction, notamment le cas des imams de Sokodé et de Bafilo, des mesures sont envisagées en leur faveur et ce, dans le respect des règles de la procédure judiciaire. Pour ce qui est des autres personnes en détention provisoire dans la même affaire, la procédure d’instruction est quasiment bouclée et des mesures de clémence pourraient être envisagées à l’issue du procès », précise le gouvernement.
Selon le ministre de la fonction publique, les représentants des principaux partis politiques seront bientôt conviés à des « consultations, afin de recueillir leur avis et leurs suggestions sur les modalités des discussions ».
« Les invitations seront adressées sans délai. Ces consultations vont nous permettre de préparer ensemble ce dialogue. Nous croyons fermement que chacun peut apporter sa contribution, afin que la bonne volonté et l’ouverture démontrée par le gouvernement soit consolidée parles comportements des uns et des autres », a indiqué M. Bawara, précisant que « tous les sujets seront débattus ».
Mais la coalition de l’opposition qui manifeste depuis plus de trois mois, exige notamment la libération de tous ceux qui sont arrêtés lors des manifestations et dans le cadre de l’affaire des incendies des marchés, avant d’aller à la table de discussions.
« Nous n’irons pas au dialogue, si les mesures d’apaisement demandées par la coalition ne sont pas prises », a martelé ces derniers jours Jean Pierre Fabre (chef de file de l’opposition).
Les 14 partis politiques de cette coalition qui multiplient les manifestations de rues, exigent notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.
Ils réclament également la libération de toutes les personnes incarcérées dans le cadre des manifestations. Certains leaders de ce regroupement exigent aussi le départ du président Faure Gnassingbé.
Ces partis politiques ont appelé leurs partisans à de nouvelles manifestations les 13, 14 et 16 décembre à Lomé et plusieurs autres villes du pays.
Précisons que d’intenses tractations menées ces derniers jours par les présidents guinéen Alpha Condé et ghanéen Nana Akufo-Addo, pour conduire les protagonistes de la crise à la table de discussions. FIN
Junior AUREL
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