Des partisans de l’opposition ont encore battu le pavé ce vendredi dans les rues de Lomé dans le calme, deuxième jour des manifestations, a constaté l’Agence Savoir News.
Ils seront encore dans les rues samedi, dernier jour de manifestation de la semaine. La semaine dernière, la mobilisation s’est également déroulée sur trois jours (mardi, mercredi et jeudi).
Aucun incident n’a été enregistré. Même constant, dans les autres villes où les manifestations se sont déroulées. Satisfaction du côté du ministère de la sécurité.
Partis de trois points de rassemblement, les manifestants ont sillonné les artères de la capitale avant de chuter devant d’un hôtel en bordure de mer, pour un meeting.
Jean Pierre Fabre (chef de file de l’opposition), n’était pas au rendez-vous, tout comme jeudi, pour des raisons privées.
Au point de chute, la coalition de l’opposition a réaffirmé sa détermination à poursuivre la lutte.
« Nous devons restés mobilisés jusqu’à satisfaction totale de nos revendications. Il ne saurait être question de baisser la garde », a martelé la coalition dans une déclaration rendue publique.
« Même pendant les discussions, nous devons poursuivre et même, redoubler de mobilisation pour l’assaut final », souligne le texte lu par Folly Antoine.
Les 14 partis politiques de ce regroupement exigent notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.
Ils réclament également la libération de toutes les personnes incarcérées dans le cadre des manifestations. Certains leaders de la coalition exigent aussi le départ du président Faure Gnassingbé.
Le Togo traverse depuis environ 3 mois, une nouvelle crise, avec le déclenchement des manifestations de la coalition de l’opposition, qui ont déjà fait 14 morts (dont deux militaires lynchés) et d’importants dégâts matériels surtout à Sokodé et à Mango (nord).
Dialogue …. les jalons se posent lentement
La communauté internationale (notamment les Etats-Unis, la France, la Francophonie, la Cédéao et l’Union africaine) a appelé à plusieurs reprises, le pouvoir et l’opposition à se retrouver autour d’une table.
Des émissaires du président ghanéen Nana Akufo-Addo, ont séjourné mardi et mercredi à Lomé, où ils ont échangé avec les protagonistes de la crise togolaise, pour l’amorce d’un dialogue.
« C’était une rencontre, juste pour faire le point sur l’éventualité d’un dialogue. Nous nous sommes mis d’accord sur certains points notamment le lieu, la composition des délégations devant prendre part aux discussions et la mise en place d’un comité préparatoire », a expliqué à l’Agence Savoir News Eric Dupuy, responsable à la communication de la Coalition.
La Coalition a suggéré que les discussions se déroulent à Lomé, avec un comité préparatoire « paritaire »: parti au pouvoir et les 14 partis de l’opposition.
« Les membres de ce comité préparatoire vont se mettre d’accord sur tous les points : l’ordre du jour, le timing… On ne doit rien nous imposer, nous ferons tout de manière consensuelle. Alors, c’est ensemble que nous allons fixer la date, les termes de discussions et la durée du dialogue », a précisé M. Dupuy.
Pour l’instant, aucune date n’a encore été fixée. La délégation ghanéenne est rentrée au pays, afin de rendre compte au président ghanéen, mandaté par ses pairs de la sous-région pour conduire les discussions.
Le président de la Guinéen et président en exercice de l’Union africaine (UA) Alpha Condé a également promis rencontrer les leaders de l’opposition.
« Nous pensons que, dans les jours à venir, nous allons pouvoir mettre autour d’une table l’opposition et la mouvance présidentielle pour essayer de trouver une solution pacifique », avait déclaré jeudi M. Condé, en marge d’une levée de fonds à Paris pour financer le développement de la Guinée.
« La crise à Lomé se résoudra par le dialogue », a-t-il insisté, ajoutant que l’Union africaine est « pour la liberté de manifestation à condition que les manifestations soient encadrées ».
Du côté de la coalition, on n’entend pas lâcher certains préalables avant le démarrage des discussions notamment la libération de toutes les personnes arrêtées, dans le cadre des manifestations. Les 14 partis politiques rejettent également l’idée d’un dialogue ouvert à l’ensemble de la classe politique.
« Ça nous gène. Nous ne voulons plus retomber dans les erreurs du passé. Cette fois-ci, nous serons très vigilants », a averti l’un des responsables de la coalition. FIN
Junior AUREL
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