Des milliers de togolais ont encore battu le pavé ce jeudi à Lomé à l’appel des 14 partis politiques de la coalition de l’opposition pour exiger notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger, a constaté l’Agence Savoir News.
Partis de trois points de rassemblement (Bè Gakpoto, Ets CCP et Atikoumé/Akossombo), les manifestants ont sillonné les artères de la capitale togolaise, scandant des slogans hostiles au gouvernement.
Les trois « cortèges » se sont retrouvés à Deckon, avant de se diriger au point de chute, en bordure de mer pour un meeting. Mais, le meeting n’a pu se dérouler, les manifestants ayant été dispersés par une forte pluie.
Aucun message n’a été délivré. Certains manifestants ont plutôt chanté et dansé sous la pluie.
Les manifestations vont se poursuivre vendredi et samedi.
Jean Pierre Fabre (chef de file de l’opposition) n’était pas présent à cette marche.
Selon des sources proches de la coalition, il s’est rendu en Guinée, sur invitation du président guinéen et président en exercice de l’Union africaine (UA) Alpha Condé.
Ce dernier a d’ailleurs annoncé ce jeudi dans une interview accordée à l’AFP, au journal Le Monde et à la radio RFI, à Paris, qu’il recevrait prochainement l’opposition togolaise pour tenter de trouver une issue « pacifique » à la crise politique que traverse le pays depuis août dernier.
« Nous pensons que, dans les jours à venir, nous allons pouvoir mettre autour d’une table, l’opposition et la mouvance présidentielle pour essayer de trouver une solution pacifique », a déclaré M. Condé, en marge d’une levée de fonds à Paris pour financer le développement de la Guinée.
« La crise à Lomé se résoudra par le dialogue », a-t-il insisté, ajoutant que l’Union africaine est « pour la liberté de manifestation à condition que les manifestations soient encadrées ».
La coalition de l’opposition exige également la libération de toutes les personnes incarcérées dans le cadre des manifestations. Certains leaders de la coalition exigent aussi le départ du président Faure Gnassingbé.
Des émissaires du président ghanéen Nana Akufo-Addo, ont séjourné mardi et mercredi à Lomé, où ils ont échangé avec les protagonistes de la crise togolaise, pour l’amorce d’un dialogue.
« Ce ne sont que des préliminaires, il y a encore du chemin à faire », a averti mercredi soir sur le plateau de France 24, Nathaniel Olympio (président du Parti des Togolais et membre de la coalition de l’opposition).
« L’opposition est engagée dans cette démarche et veut discuter autour de sa plateforme revendicative », a-t-il souligné.
Précisons que la communauté internationale (notamment les Etats-Unis, la France, la Francophonie, la Cédéao et l’Union africaine) a appelé à plusieurs reprises, le pouvoir et l’opposition à se retrouver autour d’une table.
Le Togo est fortement secoué par une nouvelle crise depuis le 19 août, avec le déclenchement des manifestations de la coalition de l’opposition, qui ont déjà fait 14 morts (dont deux militaires lynchés) et d’importants dégâts matériels surtout à Sokodé et à Mango (nord).
L’opposition a plusieurs fois, pointé du doigt le pouvoir, d’être le chef d’orchestre.
Vendredi dernier, le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé a répliqué accusant, la coalition de l’opposition d’être à l’origine de ces violences. FIN
Junior AUREL
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