Les tractations menées depuis mardi à Lomé par des émissaires du président ghanéen Nana Akufo-Addo pour l’amorce d’un dialogue entre les protagonistes de la crise togolaise, « ne sont que des préliminaires », car « il y a encore du chemin à faire », a averti mercredi soir Nathaniel Olympio (président du Parti des Togolais et membre de la coalition de l’opposition).
La délégation ghanéenne est conduite par le ministre ghanéen de la sécurité Albert Kan-Dapaah. Elle a rencontré des leaders de la coalition de l’opposition, après un entretien avec le chef de l’Etat togolais. Ces émissaires ghanéens auraient également pris contact avec une délégation du parti au pouvoir.
« Il y a une amorce de dialogue, mais cela ne veut pas dire que les solutions sont toutes trouvées. Ces sont les prémices. L’opposition est engagée dans cette démarche et veut discuter autour de sa plateforme revendicative », a souligné M.Olympio sur le plateau de France 24.
« De l’autre côté, nous avons un chef de l’Etat qui ne s’est pas encore prononcé. Nous ne savons pas s’il a intégré la notion de devoir quitter le pouvoir un jour. Ce sont deux choses que nous devons concilier pour trouver une solution qui n’humilie personne, mais qui donne satisfaction au peuple togolais », a-t-il poursuivi.
« Il faut donc que nous soyons suffisamment ingénieux pour trouver les voies et moyens pour ramener la sérénité et trouver des solutions qui donnent satisfaction au peuple togolais », a-t-il souligné.
Gouvernement d’union nationale ?
« La formation d’un gouvernement d’union nationale doit s’inscrire dans une démarche précise. Le gouvernement d’union nationale pour le gouvernement d’union nationale, n’apporte pas la solution au problème posé », a estimé M.Olympio.
Car selon lui, « aujourd’hui, la cristallisation des frustrations des togolais, c’est le chef de l’Etat ».
« Est-ce qu’il reste ? Ou qu’il ne reste pas ? Donc, s’il doit y avoir un gouvernement d’union nationale, c’est pour régler définitivement la crise », a martelé le président du Parti des Togolais.
« Nous devons rentrer dans une phase de transition pour que des élections propres permettent de choisir le président de la République qu’il faut pour le Togo, dans un cadre véritablement démocratique », a-t-il ajouté.
Le Togo est fortement secoué par une nouvelle crise depuis le 19 août, avec le déclenchement des manifestations de la coalition de l’opposition qui exige notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.
Les 14 partis politiques de ce regroupement exigent également la libération de toutes les personnes incarcérées dans le cadre des manifestations.
Certains leaders de la coalition exigent aussi le départ du président Faure Gnassingbé.
Ces manifestations ont déjà fait 14 morts (dont deux militaires lynchés) et d’importants dégâts matériels surtout à Sokodé et à Mango (nord).
L’opposition a maintes fois, pointé du doigt le pouvoir, d’être le chef d’orchestre.
Vendredi dernier, le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé a répliqué accusant, la coalition de l’opposition d’être à l’origine de ces violences.
Rappelons que la communauté internationale (notamment les Etats-Unis, la France, la Francophonie, la Cédéao et l’Union africaine) a appelé à plusieurs reprises, le pouvoir et l’opposition à se retrouver autour d’une table. FIN
Junior AUREL
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