La coalition de l’opposition est montée au créneau ce mardi, suite à la sortie vendredi dernier du chef de l’Etat Faure Gnassingbé au camp Témédja, dénonçant le caractère « irresponsable » et « antipatriotique » de sa déclaration.
Des leaders de cette coalition étaient face aux professionnels des médias, rencontre au cours de laquelle ils sont largement revenus sur la situation à Sokodé, Bafilo et Mango.
« La grande majorité des togolais et la communauté internationale ont pu se rendre compte de l’extrême gravité de la situation que lorsque le chef de l’Etat s’est rendu au camp de Témédja à la tête du corps des para commandos communément appelés +bérets rouges+, pour déclarer la guerre au peuple togolais en des termes qui ne cachent plus ses intentions de semer les germes de la division et de la haine dans le but de dresser l’armée contre le peuple », dénonce la coalition de l’opposition dans une déclaration.
Les partis de ce regroupement (au total 14), « dénoncent avec force, le caractère irresponsable, belliqueux et antipatriotique de cette déclaration qui vient révéler au grand jour, le plan machiavélique d’épuration politique et de destruction de la nation que des rumeurs persistantes commencent déjà à attribuer au chef de l’Etat et à son clan ».
Ils ont aussi dénoncé des « répressions aveugles contre des manifestants pacifiques et l’état de siège imposé à certaines préfectures du nord du Togo ».
La Coalition sollicite « l’appui du secrétaire général des Nations Unies, du conseil de paix de l’Union africaine, de la commission de la Cédéao et le groupe des grandes chancelleries présentes au Togo (les Etats-Unis d’Amérique, la Coordination du Système des Nations Unies, les ambassades de l’UE, de la France et de l’Allemagne) aux fin de mettre en place une commission d’enquête internationale sur les crimes qui se produisent au Togo depuis plusieurs mois ».
Rappelons que vendredi dernier, le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé a accusé ce vendredi, la coalition de l’opposition d’être à l’origine des violences enregistrées lors des manifestations organisées ces derniers temps.
Quatorze personnes ont trouvé la mort, selon des organisations de défense des droits de l’homme et d’importants dégâts matériels enregistrés notamment à Sokodé et à Mango (Nord).
« Vous savez, notre pays le Togo est actuellement perturbé par des manifestations, qui, loin d’être pacifiques comme l’autorise la loi, ont été souvent d’une très grande violence. Ceux et celles qui organisent ces manifestations portent la lourde responsabilité des victimes que les participants ont faites et des dégâts qu’ils ont causés », avait affirmé Faure Gnassingbé devant des militaires lors d’une visite au 3ème régiment d’infanterie du Camp Témédja (environ 180 au nord de Lomé), le 2è secteur militaire.
« Ce fut le cas de cet enfant tué à Mango et aussi à Sokodé. Ce fut également le cas de vos camarades frères d’armes, lynchés et décapités par un groupe d’individus organisés et préparés à cet effet », a-t-il souligné.
Le président de la République a une fois encore, rendu hommage à ces deux militaires lynchés à Sokodé, ainsi qu’à leurs familles.
« Ils sont allés avec courage au bout de leur engagement au service de la paix, que nous voulons tous pour notre pays. Leurs assassins sont activement recherchés. Et tout sera mis en œuvre pour les retrouver où qu’ils se trouvent, les juger et les châtier, conformément aux lois de notre République », avait martelé Faure Gnassingbé.
Ce dernier a également renouvelé sa « confiance totale » à l’armée. Le Togo est fortement secoué par une nouvelle crise depuis le 19 août, avec le déclenchement des manifestations de la coalition de l’opposition qui exige notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.
Les 14 partis politiques de ce regroupement exigent également la libération de toutes les personnes incarcérées dans le cadre des manifestations. Certains leaders de la coalition exigent aussi le départ du président Faure Gnassingbé.
La communauté internationale (notamment les Etats-Unis, la France, la Francophonie, la Cédéao et l’Union africaine) a appelé à plusieurs reprises, le pouvoir et l’opposition au « dialogue ».
Le gouvernement a annoncé depuis plus d’une semaine, l’ouverture d’un dialogue.
Mais aucune date n’a encore été annoncée pour la tenue des discussions.
Des émissaires du président ghanéen ont rencontré ce mardi, des leaders de la coalition de l’opposition. FIN
Junior AUREL
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