Le dialogue annoncé par le gouvernement tarde à démarrer, situation liée à des « préalables » posés par la coalition de l’opposition, a accusé ce lundi le ministre de la fonction publique Gilbert Bawara.
Mais pour l’instant, aucune date n’a encore été fixée pour la tenue de ces discussions.
« Un dialogue doit se préparer. Et s’il doit se préparer, pas de manière unilatérale par le gouvernement. Le gouvernement a pris la décision de promouvoir et d’assurer ce dialogue. Il revient maintenant à chacune des parties prenantes, aux différents protagonistes, de travailler avec le gouvernement dès l’annonce faite par le gouvernement », a souligné M. Bawara.
« Pour nous, les choses étaient déjà en marche. Car, un grand travail a été fait. Mais vous êtes témoins d’un certain nombre de comportements et de propos qui pourraient être assimilés à des préalables », a-t-il poursuivi, dénonçant une « politique politicienne » de l’opposition.
« Et je crois qu’aujourd’hui si les choses traînent, c’est parce qu’il n’y a pas suffisamment d’échos témoignant de la même disponibilité et du même engagement du côté d’une frange de l’opposition », a-t-il accusé, invitant au passage « les uns et les autres à faire preuve d’ouverture ».
Le Togo est fortement plongé dans une nouvelle crise depuis août, avec le déclenchement des manifestations de la coalition de l’opposition.
Quatorze personnes ont déjà trouvé la mort (dont deux militaires lynchés), selon des organisations de défense des droits de l’homme. D’importants dégâts matériels ont été enregistrés, notamment à Sokodé et à Mango.
Vendredi dernier, le chef de l’Etat togolais a accusé l’opposition d’être responsable des violences enregistrées.
« Vous savez, notre pays le Togo est actuellement perturbé par des manifestations, qui, loin d’être pacifiques comme l’autorise la loi, ont été souvent d’une très grande violence. Ceux et celles qui organisent ces manifestations portent la lourde responsabilité des victimes que les participants ont faites et des dégâts qu’ils ont causés », avait affirmé Faure Gnassingbé devant des militaires lors d’une visite au 3ème régiment d’infanterie du Camp Témédja (environ 180 au nord de Lomé), le 2è secteur militaire.
La coalition de l’opposition — regroupement de 14 partis politiques de l’opposition — a appelé à de nouvelles manifestations jeudi, vendredi et samedi à Lomé et dans plusieurs autres villes du pays.
Ces partis politiques exigent notamment le retour à la constitution de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.
Ils demandent aussi la libération de toutes les personnes incarcérées dans le cadre des manifestations. Certains leaders de la coalition exigent également le départ du président Faure Gnassingbé.
Rappelons que la communauté internationale (notamment les Etats-Unis, la France, la Francophonie, la Cédéao et l’Union africaine) a appelé à plusieurs reprises, le pouvoir et l’opposition au « dialogue ». FIN
Junior AUREL
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