Bitcoin, ethereum, dash… Les monnaies numériques jouent un rôle croissant. Plutôt que de les rejeter, orientons-les vers des usages positifs pour la société, explique l’économiste Franck-Philippe Schreiber, dans une tribune au « Monde ».
Aujourd’hui, avec un excellent développeur informatique, il est possible de créer sa monnaie alternative et de la proposer au monde entier. Le bitcoin a fait des émules : ethereum, ripple, litecoin, dash…
Il existe plus de mille cryptodevises en circulation. Chacune a son positionnement : l’une économise l’énergie, l’autre garantit un anonymat total… Mais de nombreuses voix s’élèvent contre ces cryptodevises : « le bitcoin, c’est du vent », « le bitcoin n’a pas de sous-jacent ! » Et la bulle grossit, grossit… Un bitcoin vaut aujourd’hui plus de 7 000 dollars !
Un produit financier doit avoir un sous-jacent, c’est-à-dire reposer sur une activité économique ayant une valeur au moins prévisionnelle – sinon, « c’est du vent ».
A quelle activité économique contribuent les douze cryptodevises dont la masse monétaire dépasse pour chacune le milliard d’euros ? Il y a peu d’indicateurs, ce qui laisse la place à l’imagination.
Les activités mafieuses, attirées par la facilité discrète des transferts de fonds, constituent sans doute un sous-jacent. Pour mémoire, le seul trafic de drogue à l’échelle mondiale réalise un chiffre d’affaires de plus de 240 milliards d’euros par an, soit l’équivalent de la vingt et unième puissance économique mondiale.
Mais le bitcoin s’est aussi avéré utile pour les peuples dont la monnaie perd de la valeur. Depuis 2015, les Chinois ont transféré en bitcoins une partie de leurs 10 000 milliards d’épargne, car l’Etat a décidé de dévaluer le yuan et de contrôler les changes.
La Chine réfléchit d’ailleurs à interdire les échanges en bitcoins. Qu’il soit considéré comme bon ou mauvais, le bitcoin – comme les autres cryptodevises – a une utilité. Ces cryptomonnaies sont même vues par certains comme des valeurs refuges.
Les banques centrales injectent des liquidités dans le système financier classique en rachetant des obligations aux banques. Depuis peu, la Banque centrale européenne rachète même de la
Franck-Philippe Schreiber (Ingénieur, économiste et écrivain) et Franck-Philippe Schreiber (Ingénieur, économiste et écrivain)