La coalition de l’opposition a jugé « très excellent », le bilan de ses trois jours de manifestations à Lomé et dans plusieurs villes du pays. A Lomé, les 14 partis politiques de ce regroupement, ont drainé des milliers de personnes dans les rues de la capitale togolaise.
L’opposition exige notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.
Ils exigent également la libération de toutes les personnes incarcérées dans le cadre des manifestations. Certains leaders de l’opposition exigent le départ du président Faure Gnassingbé.
« Après trois jours de manifestations, le bilan est très excellent. Nous ne savons pas comment remercier les populations. On avait cru que les populations allaient prendre peur, après les événements des 18, 19 et 20 octobre avec des milices cagoulés. Nous avons été agréablement surpris des trois jours de manifestations », a déclaré à l’Agence Savoir News Jean Kissi, secrétaire général du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR, parti membre de la coalition).
« Ce qui nous réjouit le plus, les populations ont manifesté dans des villes auxquelles on ne s’attendait même pas », a-t-il souligné.
Les responsables de la coalition ont indiqué avoir déposé un courrier pour d’autres manifestations la semaine prochaine.
« Le ministère de l’administration nous a invités vendredi pour une séance de travail. Donc, en clair, il y aura encore des manifestations la semaine prochaine », a précisé M. Kissi.
De sources proches du ministère de l’administration territoriale, la coalition a déposé de courrier pour de nouvelles manifestations mardi, mercredi, jeudi, vendredi et samedi prochains.
Aucun incident n’a été enregistré à Lomé où les manifestants étaient partis de trois points de rassemblement pour chuter devant l’hôtel Sancta Maria (en bordure de mer). Là, ils ont assisté à un meeting, marquée par une déclaration de la coalition.
— Quelques incidents mineurs —
De son côté, le ministre de la sécurité, le colonel Yark Damehame a aussi dressé le bilan de journée.
« Dans l’ensemble, tout s’est globalement bien passé, à part quelques incidents mineurs », a-t-il souligné.
Le ministre a surtout « salué » le travail abattu par l’ensemble des acteurs qui se sont mobilisés pour que ces manifestations se déroulent sans incident.
Rappelons que le Togo est plongé dans une nouvelle crise depuis août, avec des manifestations répétées de la coalition de l’opposition qui exige notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.
Ils demandent également la libération de toutes les personnes incarcérées dans le cadre des manifestations. Certains leaders de l’opposition réclament le départ du président Faure Gnassingbé.
Lundi dernier, le gouvernement a pris des mesures « d’apaisement » et annoncé l’ouverture prochaine d’un dialogue à Lomé. Pour l’instant, aucune date n’a encore été fixée par le gouvernement pour la tenue des discussions.
Mercredi, la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a « salué l’opportunité de ces mesures d’apaisement » et « encouragé les acteurs politiques à saisir cette ouverture pour un dialogue sincère, fécond et fructueux ».
Déjà mardi, la délégation de l’Union Européenne, de la Coordination du Système des Nations Unies, et des Ambassades d’Allemagne, de France, et des Etats-Unis d’Amérique au Togo, ont accueilli « positivement » ces mesures d’apaisement et exhorté « toutes les parties concernées à reprendre le dialogue pour sortir de la crise actuelle ».
Ils ont également appelé les manifestants « à témoigner de leurs convictions par des moyens pacifiques ».
Les Etats-Unis, la France, la Francophonie, la Cédéao et l’Union africaine avaient déjà appelé le pouvoir et l’opposition au « dialogue ». FIN
Junior AUREL
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