Le gouvernement togolais a pris lundi soir des mesures « d’apaisement » et annoncé l’ouverture prochaine d’un « dialogue » avec « l’ensemble de la classe politique togolaise », après plus de deux mois de crise ayant entraîné 14 morts (dont deux militaires lynchés).
Aucune date n’a été, pour le moment, annoncée pour le démarrage de ces discussions.
Cette décision intervient la veille de trois jours de « marches » prévues par la coalition de l’opposition à Lomé et dans plusieurs villes du pays.
Ce regroupement de 14 partis politiques de l’opposition a déclenché depuis septembre, une série de manifestations de rues pour exiger notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.
Ces partis politiques dénoncent également « les répressions diligentées pour situer les responsabilités dans ces massacres des populations ».
Dans un communiqué rendu public, le gouvernement a pris une série de mesures notamment la remise en liberté de « 42 personnes interpellées, jugées et condamnées par diverses juridictions dans le cadre des récentes manifestations violentes, la restitution des motocyclettes saisies à Lomé lors de la manifestation du 7 septembre et la levée de la mesure de contrôle judiciaire de M. Jean-Pierre Fabre, chef de file de l’opposition dans la procédure des incendies des marchés ».
« En plus de ces mesures d’apaisement, le gouvernement prend également les dispositions nécessaires pour l’ouverture à Lomé, d’un dialogue avec l’ensemble de la classe politique togolaise et espère donc que tout ceci conduira les partis politiques concernés à agir avec la plus grande retenue et responsabilité, et à œuvrer pour l’intérêt national, par la sauvegarde de la paix et de la cohésion nationale », souligne le communiqué lu à la télévision nationale par le ministre de l’industrie et du tourisme Yaovi Attigbé Ihou.
Ces derniers jours, les Etats-Unis, la France, la Francophonie, la Cédéao et l’’Union africaine ont appelé le pouvoir et l’opposition au « dialogue ».
Des ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques et consulaires africains accrédités au Togo ont aussi invité les acteurs politiques à se retrouver autour d’une table.
Précisons que les manifestations ont déjà fait 14 morts dont 9 par balles, selon le bilan dressé au 31 octobre par le Collectif des associations contre l’impunité au Togo (CACIT), depuis le début le 19 août.
Ces manifestations auraient fait 16 morts, selon certaines sources.
D’importants dégâts matériels ont été enregistrés, notamment à Sokodé (environ 336 km au nord de Lomé) où plusieurs édifices publics ont été saccagés et brûlés. FIN
Junior AUREL / Ambroisine MEMEDE
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