Le ministre burkinabè de la Culture et du Tourisme, Tahirou Barry, a annoncé sa démission du gouvernement, évoquant une « grande déception », dans une déclaration publiée jeudi.
« J’ai pris la décision de remettre ma démission de mes fonctions de ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme à compter du 26 octobre 2017 après 22 mois de mission », a écrit M. Barry, par ailleurs président du Parti pour la renaissance nationale (Paren).
Farouche opposant au régime de l’ex-président Blaise Compaoré, M. Barry avait terminé troisième, avec 3% des voix, à l’élection présidentielle de 2015, remportée par Roch Marc Christian Kaboré, et rallié la majorité la majorité présidentielle.
« J’en ai assez de voir des millions de jeunes courageux livrés au chômage et au désespoir avec un horizon assombri dans une indifférence indescriptible, de voir le monde économique végéter dans un immobilisme avilissant, faute d’imagination de l’élite dirigeante », a expliqué M. Barry.
« J’en ai assez de voir nos forces armées désespérément désarmées face à une armée de terroristes, sans larme de pitié, de voir le sacrifice de nos martyrs, au prix de leur sang, trahis par des dirigeants, en crise d’initiative » a-t-il poursuivi.
Cette « démission est une grosse surprise » pour ses proches collaborateurs et des acteurs culturels exprimant « une grande tristesse ».
Le chef du gouvernement a « pris acte » de cette démission, a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou, s’exprimant au journal de 20h de la télévision nationale.
« Personnellement, j’ai été surpris. Nous avons travaillé en harmonie pendant 22 mois, nous avons partagé des ambitions ensemble et à aucun moment nous n’avons eu des éléments qui puissent laisser penser qu’il y avait à un moment donné des incompréhensions ou même des inimitiés », a-t-il dit.
Tahirou Barry a par ailleurs précisé que son parti « sera vite saisi pour apprécier les suites de (sa) décision ». Il avait été exclu fin juillet par des militants frondeurs pour « refus d’alternance » à la tête du Paren.
Depuis 2016, des tensions opposaient le fondateur du Paren Laurent Bado et Tahirou Barry au sujet de la gestion du parti.
SOURCE : AFP