Plusieurs milliers de militants et sympathisants de l’opposition ont une fois encore battu le pavé ce jeudi à Lomé pour exiger notamment le retour à la constitution de 1992, a constaté l’Agence Savoir News.
Partis de trois points de départ, les manifestants ont tous chuté à la plage pour un meeting.
A certains endroits, les manifestants ont dressé des barricades, empêchant la circulation pendant quelques heures. Certains ont parfois exercé des violences sur des usagers, leur reprochant de ne pas s’associer à la manifestation.
Au centre ville et plus précisément à Déckon où s’animent le « marché » des téléphones portables, la plupart des boutiques ont fermé leurs portes entre 14H et 18H.
Sur des pancartes brandies par des manifestants, ont pouvait lire : « Togo, debout pour la démocratie », « La CEDEAO est disqualifiée pour la médiation au Togo » ou encore « 50 ans, ça suffit ».
« Le régime en place parie sur l’essoufflement du mouvement. Mais il se trompe. Je compte sur vous. Que Dieu nous donne la force pour mener le combat jusqu’au bout. Ne nous décourageons pas », a lancé Jean Pierre Fabre (chef de file de l’opposition) devant la foule lors du meeting.
Réagissant par rapport à la déclaration commune de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Union africaine (UA) et du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), M. Fabre a martelé : « Le Togo appartient aux togolais (…) On s’en fou. C’est notre pays et c’est ce que nous voulons qui va arriver ».
« Nous devons maintenir la mobilisation. Pas de lassitude », a-t-il conclu.
Mercredi, les trois organisations avaient invité le gouvernement togolais à fixer une « date » pour le « référendum » sur le projet de loi constitutionnelle.
Les manifestations se sont également déroulées dans d’autres villes du pays notamment à Sokodé (environ 336 km au nord de Lomé) où les manifestants ont été dispersés à coup de gaz lacrymogènes pour avoir occupé la nationale N°1.
Aucun bilan officiel pour l’instant, a indiqué le ministre de la sécurité le Colonel Yark Damehame.
Ce dernier a condamné le comportement des manifestants à Lomé. « On ne doit pas empêcher ceux qui veulent vaquer à leurs occupation », a-t-il condamné.
Au total deux personnes ont été interpellées au marché Hedzranawoé, a précisé le colonel Yark, lors de cette conférence co-animée, avec son collègue de la communication, Guy Lorenzo.
Les 14 partis politiques de la coalition de l’opposition exigent notamment le retour à la constitution de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.
Ils dénoncent également « les répressions sauvages des manifestations pacifiques publiques des mois d’août et septembre 2017 ayant fait des morts, de nombreux blessés et des centaines d’exilés » et exige une « enquête indépendante pour situer les responsabilités et traduire en justice les auteurs et commanditaires de ces violences ».
La Coalition exige aussi la « libération immédiate et sans conditions, de tous les prisonniers politiques, notamment, les personnes arrêtées lors des manifestations pacifiques publiques des mois d’août et septembre 2017 ».
Précisons qu’au moins quatre personnes sont mortes depuis le début des manifestations de l’opposition le 19 août et plusieurs blessés (dont des forces de l’ordre), selon un bilan officiel. Plusieurs dégâts matériels sont également enregistrés. FIN
Junior AUREL
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