Les députés de l’opposition ont quitté l’hémicycle ce jeudi, pour protester contre l’adoption d’un texte autre que le projet de révision constitutionnelle, attitude qui ne surprend pas leurs collègues du pouvoir, a indiqué Christophe Tchao, président du Groupe Parlementaire UNIR (Union pour la République).
Même les députés de l’Union des forces du Changement (UFC) de l’ex-opposant historique Gilchrist Olympio ont aussi vidé la salle au moment où les députés/UNIR entamaient l’étude du « projet de loi portant égalité de traitement des étudiants ressortissants de l’UEMOA dans la détermination des conditions et des droits d’accès aux institutions publiques d’enseignement supérieur au Togo ».
« Notre préoccupation de l’heure pèse sur les réformes constitutionnelles.
Nous ne sommes ni de cœur, ni d’esprit à discuter d’autres choses que des réformes constitutionnelles. C’est ce que nous avons exprimé au président de l’Assemblée nationale. A lui de prendre ses responsabilités vis-à-vis de nos populations qui nous ont écoutés et qui l’ont écouté également », avait déclaré Patrick Lawson, premier vice-président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), principal parti de l’opposition.
« Nous disons simplement que l’heure est grave et la préoccupation des togolais aujourd’hui : c’est les réformes constitutionnelles », avait-il souligné.
Pour Christophe Tchao, les députés de l’opposition sont des abonnés à cette attitude.
« Ce n’est pas la première fois que nos collègues abandonnent les bancs de l’hémicycle. A des moments donnés où nous sommes face à des décisions importantes pour la nation, ils ont toujours adopté ce comportement en pratiquant la politique de la chaise vide », a-t-il critiqué.
« L’essentiel, c’est le fait d’avoir marqué notre volonté d’étudier au moins un texte consacré à cette session extraordinaire qui a été clôturée. Nous sommes restés dans la logique de respecter la constitution et notre règlement intérieur. Maintenant qu’une nouvelle session est ouverte, nous allons nous retrouver pour aborder le projet de loi », a-t-il ajouté.
Le projet de loi constitutionnelle déposé sur la table du Parlement, sera examiné dès vendredi par la commission des lois constitutionnelles.
Déjà, ce texte est dénoncé par l’opposition qui appelle ses partisans à une « remobilisation ».
« Il y a deux points importants dedans: la phrase +en aucun cas, nul ne peut faire plus de deux mandats+ de l’article 59 de la constitution a été supprimée. En plus, en violation de l’Accord politique global qui ne parle que de la limitation de mandat présidentiel, le projet de loi de révision constitutionnelle prétend vouloir limiter le mandat des députés », a indiqué jeudi matin Jean Pierre Fabre (chef de file de l’opposition) sur Rfi.
Mercredi, les autorités togolaises ont invité, la population à « garder le calme » et à laisser les députés « faire leur travail en toute sérénité », après l’affectation du projet de révision constitutionnelle à la commission des lois constitutionnelles.
« Ce que nous recherchons, c’est de parvenir à ces réformes par la voie de la paix, parce que nous avons noté que toutes les crises, tous les affrontements finissent toujours par le dialogue autour d’une table », a précisé mercredi à Lomé, Marcel de Souza. FIN
Edem Etonam EKUE
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